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vendredi 27 octobre 2017



Le thème fut donné très en retard, j’avais oublié les périodes de vacances scolaires et puis le temps file, file, file… (comme la route qui va vers toi ! clin d’œil à la génération yéyé) et voilà quelques participations en attendant les prochaines (dont la mienne) que je publierai vendredi prochain.
Donc, quinze jours pour le vent. Et pour les herbes, la page reste ouverte.
Pour Uuta aussi. Je publie ce soir la participation de Serge. Bien, vous aurez compris, tout reste ouvert ici.
Quant à moi, j’essaie (promis) de maîtriser mes courants d’air neuronaux et ne rien oublier. On va dire que j’ai la foi.

Allez : musique pour démarrer et imager mon introduction.





Souffle dans la voile
vent fort qui me déracine
Prendre le large

Souffle sur la feuille
vent d'automne qui l'emporte
Libre dans la mort

Souffle sur le mât
vent qui agite mon drapeau
Spectre d'une guerre

Tenir bon et tête
contre les vents et marées
Ne pas en démordre

Du bruit pour rien
tempête dans un verre d'eau
Divagation

Vent d'enthousiasme
qui déchaîne toutes passions
Folie collective

Moulin en ruines
bien ouvert aux quatre vents
Battre de l'aile

Jeter au vent
héritage brûlant les doigts
A nouveau pauvre

Silence radio
N'avoir ni vent ni nouvelle
Envolé l'oiseau

Avec Marguerite
mettre fleurette au vent
Un Vert Galant


jill bill





Sur les ailes du vent
deux colombes en réunion
commentent le monde

Les feuilles murmurent au vent
pour que monte le chant de l'arbre.

Fermons les yeux, imaginons. Un autre monde est-il possible ?

©Jeanne Fadosi






Paysages avec vent

Jean Béraud fait souffler le vent dans les jupes longues des quais parisiens.
Le "coup de vent à Pontoise" a été saisi par Camille Pissarro
René Magritte nous fait entendre "La voix des vents" à travers trois boules argentées surplombant un paysage verdoyant.
Le "vent parmi les roseaux" a été représenté par le poète William Butler Yeats et l'artiste Miro.
Gustave Caillebotte fait sécher le linge sous le vent au Petit Genevilliers.
"Sous le vent" le paysage d'Henri Martin est coloré, jaune et bleu impressionnistes.
Alfred Sisley nous offre un "Coup de vent" un "matin de mai", vert et frais comme les paradis baudelairiens de l'enfance .
L'"Arbre dans le vent" est  peint à larges touches sombres par Chaïm Soutine.
Piet Mondrian a présenté un des moulins à vent vu là-bas aux Pays-Bas: il a le orange de la Hollande.
La "rafale de vent" de Corot courbe une femme dans un paysage vert-de-gris.
Félix Vallotton emporte plusieurs femmes déséquilibrées par "le coup de vent.
Le "Vent de décembre" de Vladimir Kush est représenté par un drap bleu qui s'échappe d'une maison, remplaçant le toit.
Alfred Stevens représente le vent par une femme élégante tenant un parapluie.

26 octobre 2017


Laura VANEL-COYTTE
Auteure,blogueuse,documentaliste






Le vent est tombé
S’est-il fait une bosse ?
A-t-il  cassé son nez?
J’ai voulu le soigner
Que du vent tout ça !
Il s’est moqué de moi
Et m’a soufflé que j’étais trop naïve.
D’un air paternel
Il a ébouriffé mes cheveux
Puis il est parti rire dans le sous-bois.
Les feuilles dans un tourbillon
 Ont su lui faire la fête, « ailes » 
Juste avant qu’il ne parte
Chatouiller les éoliennes !

jamadrou






Si tu me parles de vent,
Je te raconterai Mistral, le Vent de "ma" Provence.
Mistral n'est pas un "vent de Dames", comme on le dit de douce brise.
Mistral, c'est "Fends la Bise".
Mistral, c'est "Vent gagnant".






Mistral n'est pas murmure du "vent dans les voiles, nous voguons vers la lumière"
Mistral, c'est vent hurlant comme les "Quarantièmes Rugissants".









Mistral se fait aussi décorateur !





Je te raconterai le Mistral de Giono :
"Si j'avais un conseil à donner, ce serait de voir le pays par mauvais temps, c'est-à-dire le trois ou le quatrième jour d'un mistral d'hiver qui a encore cinq à six jours à courir. Rien n'est plus bleu que le ciel. Si on veut de l'azur, voila le vrai.C'est loin d'être une couleur de tout repos, comme on l'imagine. L'air est si pur qu'il est devant les yeux comme une loupe.On voit le détail complet des horizons [...] Tous les bruits qui venaient du sud sont emportés ; non seulement le ciel gronde comme la mer, mais ce grondement apporte tous les bruits qui se font dans le nord. On entend sonner l'angélus à des clochers qui sont cachés dans les bois dans les vingt kilomètres d'ici .....
Avant le goudronnage, on voyait ces jours-là l'os des routes ; on avait l'impression de marcher sur de très vieux chemins usés jusqu'à la corde par une civilisation perdue ....."

Françoise la vieille Marmotte
27 octobre 2017





Le SouffLe de la TeRre


La teRre en un long respiR
Écoute muRmurer les souRces
Sous le regaRd de la scabieuse
Et du lieRre qui la préseRve
Dans lequel j’ai tissé mon lit

Le poème se constRuit
À l’ombRe du souveniR
Qui va renaîtRe par bouffées,
Dans les Rayons inteRmédiaires
Des ombRages Reposants…

LoRsque le vent secoue les feuilles
La teRre sait tant de choses
ProtectRice et veloutée
Piquetée de fleuRs pRrécieuses
Fracassée queLquefois
Elle a bu tant de Lumière
Recouvert tant de chemins
Absorbé tant de chagrins…

Marine D
http://emprises-de-brises.over-blog.com/

(Je ne sais si c'est volontaire, Marine, alors je laisse les majuscules. Adamante) 




jeudi 26 octobre 2017

Les herbes (mais aussi le vent) par Jamadrou

Impossible ce soir d'importer des photos, l'administration a des problèmes !!!
Je verrai dès que possible, désolée, Jamadrou






1.

Des jours avec les herbes et le vent.




Il est sournois

il est bruyant

il est bourrasque

il ébouriffe

il fait grincer il fait claquer

il fait du bruit sur les ardoises

il fait courir les nuages

il fait s'agiter les grands cyprès qui crient et parlent avec les mains

ils en perdent leur Breton

et se mettent à parler Italien.

Il fait peur aux oiseaux qui volent de travers

il rend fou les têtes mordorées des hortensias

qui en perdent le nord

les voici  vraiment à l'Ouest!

Les herbes impassibles

se préparent à tendre les bras.

Là-bas  sur la mer

le vent valse au bras des vagues qui l'emportent

on dit qu'elles sont grosses

Vont-elles accoucher d'une tempête?




2.

La mer n'a pas accouché d'une tempête

En mousseline et organdi blanc

J’ai vu le mariage blanc de la mer et du vent...







3.

Pas de tapis rouge
Juste un tapis vert
Pour remercier
La pluie le soleil et l’instant






 



Organdis et dentelle
Le vent fait frémir la mer
Caresse l’herbe verte
Qui se redresse
Monsieur le vent a du toupet !






 


Les brins d’herbe tremblent
Ils savent bien qu’entre la mer et le vent
Ce mariage blanc
Est plus que complaisance
Il est histoire d’amour
Depuis la nuit des temps.










 

Je n’ai pas résisté
J’ai trempé mes pieds dans l’écume
L’herbe tendre m’a dit
« Pour sceller notre amitié
Je suis là pour essuyer tes pieds. »

Je ne mérite pas ce geste de tendresse
M’essuyer les pieds avec tes cheveux verts ?
Me crois-tu prête pour ce rituel ?
L’herbe a souri, elle a chatouillé mes pieds.
Et moi, j’ai compris.



 


4.

Hier le vent soufflait si fort
Aujourd’hui le calme est revenu
Demain sera un nouveau jour

Juste le ciel la mer
S’asseoir sur l’herbe courte
Un instant béni

L’ordre est revenu
Plus de vent et d’écume
Le vent ne rend pas fou

L’écume des jours
Quand l’herbe est ma complice
N’est que remerciements
Prière au vent à la mer au temps.





jamadrou © du 19 au 22 octobre 2017    (A fleur de mer)











pour la page 89


Image Adamante

Je suis très occupée avec la finalisation d'un projet dont je vous parlerai je l'espère bientôt, mais
Je manque cruellement d'inspiration pour l'image d'une prochaine page.
avec toujours un internet qui se traîne durant la journée.


Alors, si nous parlions du vent ? 

Dans les voiles, 
dans les feuilles, 
dans les cheveux, 
bref dans ce que vous voudrez, 
et dans tous ses états
en haïlu, tanka, haïbun ou prose poétique. 


Voilà ! 
Comme je vous l'ai dit
Je ne vous oublie pas !
AD

 

la page de Luciole autour des herbes 87

 Voici la page de Luciole autour des herbes

 






Je ne vous oublie pas...









1er Jour : « La Grenouille »

L’Enfer tout entier s’est transféré dans mon Jardin. Ses élans incendiaires pavent de larges chemins de terre craquelée et d’herbe brûlée. Les arbres sales et roux se décharnent.
L’audace indomptable d’une longue file de fourmis traverse la poussière sans peur des caprices du bouillonnant soleil, sans se détourner de sa voie…
Une éternité caniculaire court sur les jours, et les nuits sont fébriles.. Les vents du Sud ont drainé tous les nuages sur leur passage….
De sécheresses en inondations, de cyclones en tsunamis…. Le changement climatique nous talonne !
Une utopie libertaire vaniteuse met au cœur des Hommes une hostilité farouche envers sa Terre nourricière, envers son frère….
« Un jour, une grenouille fut plongée dans l’eau froide d’une bassine que l’on porte à ébullition. La grenouille, fort surprise tout d’abord, s’habitua, s’adapta à la chaleur progressive et … finit ébouillantée ! »
L’Humanité est ainsi ! Elle sait « qu’elle est en train de cuire », mais elle persiste à rester « dans la marmite » au lieu de réagir.
« Al Gore » utilise cette fable en 2009 dans le film « une vérité qui dérange » pour illustrer la manière dont l’Humanité court à sa perte, si elle ne cherche pas les solutions adéquates au lent réchauffement climatique de la Planète.
Seul le lierre prospère ! Il déploie en tous sens sa profusion. En amant vorace, il dévore muret et arbres, se couvre d’insectes butineurs.
Et là, au pied du mur, au cœur de cette exubérance, s’épanouit une tendre pousse d’herbes, verte encore, comme un printemps de vie.
Le champ des possibles est immense !


2ème Jour : « Les bruits du monde »

Aujourd’hui, l’azur est si limpide que je pouvais presque apercevoir l’Éternité à travers les espaces.
Des espaces aux lentes métamorphoses en ce petit matin… Mon âme paresseuse porte mes pas vers le murmure feutré du lierre.
Pas un souffle de vent ! Tout est figé dans l’immobilité. Quelques bruits d’ailes dans les arbres, bientôt suivis par le joyeux gazouillis des oiseaux, vaquant à leurs affaires.
Les premiers rayons du soleil balaient déjà la Terre.
Tout autour des frondaisons craquèlent les feuilles mortes sous mes pas… Je vais rendre visite à mes Brins d’Herbe.
Témoins de la violence du monde et de la vie, ils se déploient avec ferveur dans la douceur de l’air, prêts à affronter tous les dangers sans se lasser.
Leur obstination sereine m’interroge. Simplement être !
Accueillir ce qui est. Accueillir l’éphémère de ce qui est, de l’instant qui passe et puis s’en va… même s’il me défait, même s’il me dérange. Accueillir la course du soleil sur un monde déclinant…


3ème Jour : « Le brouillard »

Durant la nuit, le ciel était tombé sur la terre.
L’incertitude grise d’un brouillard épais nivelle toutes choses et les noie dans un silence lourd et pesant.
La brume muselle le soleil… Seule une trace de jour tremblote dans la grisaille.
La terre boit l’eau du ciel avec avidité.
Perdue dans cet air matinal confiné, j’avance comme une étrangère dans mon Jardin, le corps revigoré par la soudaine fraîcheur.
Comme le monde ne cesse de tisser autour des Humains ses réseaux, le lierre lance ses bras fantomatiques dans l’infini gazeux, au dehors et au-dedans de la Terre nourricière…
Une araignée a tricoté le temps en une dentelle légère, comme une parure de diamants, entre les bras ligneux du lierre, sur le passage des insectes butineurs..
Le brouillard transforme la toile en piège à eau. Eau et toile s’entremêlent !
Dans un étrange clivage entre monde de soie et monde à soi, me revient brusquement la sage réflexion lue de Pierre Rabhi que j’apprécie beaucoup :
« L’Homme se trouve actuellement dans une série d’incarcérations. De la maternité à l’université, on est enfermé. Du bureau, on passe au « bahut ». Tout le monde travaille dans des « petites » ou « grandes » boites. Pour aller s’amuser, on va « en boite » avec « sa caisse ». Et puis, vous avez la boite où l’on stocke les vieux…. En attendant la dernière boite…. Existe-t-il une vie AVANT la mort ? »
« Nous ne quittons jamais le parc du bébé » suggère Idriss Aberkane. « Nous en créons d’autres, intellectuels, politiques… auxquels nous cédons notre volonté »… » (magnifique livre « le Cerveau »)
Tant il est vrai que se « faire une place » dans le monde actuel est rude. Chacun s’accroche désespérément à celle qu’on a, quelque soit le prix ! Sommes-nous libres ou bien conformes au moule du monde ?
Le presque visible, l’apparente réalité diluée que révèle le brouillard s’ordonnent selon le regard et la rêverie angoissée d’une grand-mère qui crie dans le silence ouaté.
Seuls les Brins d’Herbe, sous la magnifique rosace aérienne où se cristallisent l’eau en suspension de l’air, se redressent tout joyeux, ivres de la vie bue sur le fil fragile du temps….
Dans l’absence du jour demeure une lueur !


4ème Jour : « Métamorphoses »

La Vie est chose lente… et pourtant, pendant notre absence d’une dizaine de jours, mon Jardin s’est transformé !
Dans ce matin limpide, la respiration s’est rafraîchie et le crissement des feuilles est immense. Le vent a fait des feuilles rousses des amas sombres qui exhalent des fraîcheurs de sous-bois.
Que les choses sont belles quand la lumière les baigne !
Tout s’illumine de gaîté sous ce fragile ciel bleu. L’indolence qui s’étire, ivre soudain d’un rêve allègre, s’agite et s’ouvre enfin à l’amoureuse pureté de l’air.
Un oiseau invisible égrène inlassablement ses trilles.
A ma grande surprise, dans la paille rase et jaunie des herbes brûlées folâtrent des pousses d’herbes vertes emperlées de rosée.
Serais-ce enfin le baiser maternel de la pluie versée, qui serait entré dans la terre brisée par trop de flamboiements solaires ?
Un souffle qui court par-delà tant de millénaires jette ses semences dans la terre à nouveau féconde.
Cependant, l’air déjà regarde ailleurs… la lumière est changeante… et le soleil qui baignait éternellement dans l’or baille et s’évade dès 17 heures..
Il faudra bientôt prendre goût aux pluies glaciales, au vent tourbillonnant des chemins froids.
Le grillon a cessé sa chanson !

Les insectes bourdonnent toujours dans le lierre, et l’araignée s’est cachée… Sa toile s’illumine de pierres précieuses…


5ème Jour : « Tais-toi ! »

« Tais-toi, cesse de t’agiter » semblent aujourd’hui m’ordonner les Brins d’Herbe nichés au cœur du lierre.
Mes Brins d’Herbe murmurent des choses étranges.
Mes yeux aveugles essaient de les contempler. Je sais que je fais partie de tout ce qui vit, de tout ce que j’ignore… Se blottir dans leur  silence… Faire taire cet égo trop présent… Partir en rêveries sur les ailes du vent…
Remercier la palpitation de la lumière qui donne la vie. Les animaux, dont je fais partie, savent-ils qu’ils naissent de l’air, des végétaux, des eaux et même des pierres ?
Sans les végétaux, parure de la terre, celle-ci ne serait qu’un désert… Est-ce surprenant que leur apparition précède celle du règne animal ?
Je suis si fragile et dépendante… Les Brins d’Herbe respirent le même air que moi, mais ils n’ont pas besoin de moi… Je tire mon énergie des végétaux et de la chair des animaux qui… se nourrissent des végétaux… Mes vêtements proviennent de la laine des bêtes et des espèces végétales…
Tous mes futurs sont dans la graine, née du vent, de la lumière et des feuilles tombées, sous les gouttes qui tombent…
La terre est vivante sous mon corps immobile ! Sa respiration est ma respiration… mais la terre peut très bien se passer de la mienne…
« En faces des effroyables menaces que l’Homme fait peser sur lui-même, on doit se demander s’il pourra se sauver autrement qu’en se dépassant » (Jean Rostand)
« Sans la relation avec la Nature, l’Homme meurt à sa relation au monde et aux autres »



6ème Jour : « les néonicotinoïdes »

Après-midi bourdonnant auprès du lierre, dans la chaleur poisseuse d’un ciel d’orage…
J’ai l’âme en peine !
J’aimerais louer tout ce petit monde aérien, tout ce qui pousse, tout ce qui vit au-dedans et au-dedans de la Terre… par tous les temps… et dans le Temps… avec une obstination millénaire !
Aujourd’hui, l’avenir butte à demain ! Il est déjà presque trop tard !
« Un nouveau pesticide néonicotinoïde, le sulfoxaflor, vient d’être autorisé en catimi en France, vidant leur interdiction de 2016 de sa substance ». Leur toxicité est pourtant en cause dans l’effondrement des populations d’insectes, et leurs effets nocifs sur la santé humaine inquiètent (Libértion.fr) »
Oh bien sur, les sursauts coutumiers de la vie sont inévitables, mais là, je ne peux comprendre …
A peine la lumière perce-t-elle que les ténèbres l’avalent .  Loi interdisant ces pesticides en 2016 bafouée en à peine un an.
Et pourtant, les scientifiques affirment avec force et courage que ¾ des espèces d’insectes ont disparu en 30 ans (75% entre 1989 et 2017)…
Les études, les mises en gardes des scientifiques démontrent que les intérêts financiers de quelques uns passent avant la santé des populations. Le monde industriel a perdu le sens !
Les insectes rendent un immense service à l’Homme. Non seulement dans la pollinisation des fruits… mais également dans le nettoyage naturel… Comme dans mon Jardin, les « forêts vont se retrouver avec une litière de feuilles mortes en permanence sur le sol »…
Savent-ils, ces assassins, que certains coléoptères se nourrissent de bouses de vache, débarrassant l’herbe des pâtures de ces excréments qui condamneraient certains espaces pour les troupeaux ?
L’insecte est indispensable également à la nourriture des vertébrés insectivores comme les chauves-souris, les hirondelles et bien d’autres encore…
La mort des abeilles, des bourdons, des papillons et de beaucoup d’insectes est-elle programmée ?
Ces industriels cupides vont-il rayer 65 millions d’années d’évolution laborieuse de la
Planète ?
Tout en sachant que les effets de ces substances d’une très haute toxicité sur l’humain, notamment sur le développement du cerveau – surtout chez les enfants – inquiètent les spécialistes de la médecine… sans parler de leur impact sur les eaux !
Les lobbys sont puissants…. « Y a-t-il un pilote dans l’avion » ?
Finalement, je suis heureuse que mon Jardin soit d’humeur folâtre ! Les pissenlits et même les chardons sont si beaux quand ils fleurissent !
Il faudra qu’un jour je vous parle de mes 20 ans en symbiose avec les abeilles… avec mon mari apiculteur…. Abeilles qui portent la clé de l’Univers…
L’Homme s’éloigne de jour en jour du paradis terrestre ; sa cupidité est sans limite !
« Chargés comme l’abeille, les Hommes périront comme elle sans le butin doré qu’ils n’auront pu sauver » (Louise Ackermann – contes et poésies – 1869)


Luciole 83


 

vendredi 20 octobre 2017

Les pages autour des herbes - 87 par Serge de la Torre


Les pages autour des herbes - 87ème édition
Serge de la Torre

 


Herbes sèches, arrière-saison brûlée



Sèches sous les pieds, cassantes et rousses, les herbes brûlent cet automne.
Racines trop courtes dans la terre si sèche, elles appellent une rosée, un brouillard, une seule goutte d’eau.

Elles pleurent la fin des saisons,
La brûlure sans fards des ardeurs incandescentes,

Et, pire que tout, la frénésie des inconsciences humaines.


Aphones depuis longtemps, les verts remisés dans la galerie des heureux souvenirs, ou aux vapeurs  lointaines d’un avenir sans certitude, leurs tiges mortes font un pauvre foin dans l’air qui vibre de trop grandes sècheresses.


Elles pleurent la fin des saisons,
La brûlure sans fards des ardeurs incandescentes,

Et, pire que tout, l’Homme et sa gabegie des ressources.


Ne reste que l’attente, le désert lui-même ne fleurit-il certains matins ?
Quelque part,  au cœur du cœur de leur nature, elles gardent mémoire de leur essence, et concentre leur fierté.
L’échine courbée, mais le cœur fier, leur larme sont des appels à la conscience.



Elles pleurent la fin des saisons,
La brûlure sans fards des ardeurs incandescentes,

Et, pire que tout, la folie dépensière des activités humaines.



Un jour, peut-être,- qu’il est lointain le temps qui ne se conjugue qu’au passé, qui ne se pare que d’espoir sans horizons mesurés! -, elles me diront à nouveau leurs odeurs mouillées, des silences de lendemain de déluge. Elles exhaleront alors sous mes mains des relents de femmes aimées,  à la toison desquelles les doigts qui les parcourent s’emmêlent

Elles pleurent, les herbes, la fin des saisons,
Les brûlures de hasards et les accablantes chaleurs,

Et, pire que tout, dans la douloureuse fournaise, nos  inconsciences débonnaires.



Le 18 Octobre 2017



Grande soif  et petits matins de pluie !


Elles respirent, ce matin, mes herbes mourantes ;
Sèches et cassantes, jusque-là, 
Elles crissaient de soif sous le pas.

Ce matin, au contraire, elles jubilent,
Abreuvées, enfin !


Le brin plaqué comme le cheveu au sortir du bain,
Vaillantes, elles ont traversé l’été si sec,
En leur cœur sans plus de vitalité. 
Toutes recroquevillées.
Réduites à leur essence, 
Elles concentraient jusqu’à leurs odeurs.


Ce matin, elles respirent, mes herbes!
Enfin, il pleut à verse.


Serge De La Torre




Vous n'avez pas participé ? Vous pouvez encore, tout reste ouvert
mais adressez-moi vos textes en une seule fois.  
Un grand merci
AD

jeudi 19 octobre 2017

Les pages autour des herbes - 87 par Jamadrou



Les pages autour des herbes - 87ème édition
Jamadrou



 

Pluie froide d'automne
feuilles et herbes se consolent
d'une mort annoncée.





Herbes en larmes
compatissante est la feuille
chagrin partagé.




 
 






Pas de tapis dans votre intérieur ?
Tissé, noué par des petites mains
Tapis Persan, tapis d’Iran, d’Inde, du Pakistan
Du Tibet de Turquie, du Maroc ?

Boucharouette aux mille couleurs ?
Même pas une toute petite carpette ?



 
- Non, moi, mon tapis est à l’extérieur
 il est vert
tissé avec amour par la pluie le soleil et la terre

Brins de vie et de lumière

Un tapis doux et frais sous mes pieds nus

Un tapis qui aime à être tondu

N’a jamais de poussière

Mais renferme tant de vies

Mon tapis vert c’est ma prairie!





2. un vendredi 13
 






Cueillir la chance
C'est voir par-delà le temps
Quat'feuilles rirent aux larmes.











4
 







Tisser sa toile
Enfiler des perles rares
Se rire du temps.







Jamadrou




Demain la page de Serge de la Torre



Et si vous avez des textes, l'herbier ne ferme pas la page des herbes (ce serait un comble ! non ?)


mardi 17 octobre 2017

Page 88 avec Uutai Olega

Bug de l'administration : la page devait être publiée le 13 et je m'aperçois aujourd'hui qu'elle est restée en brouillon (???) Je la publie donc aujourd'hui.
J'étais étonnée du manque de réactions et le commentaire de Jeanne, que ai eu du mal à comprendre,  m'a mis la puce à l'oreille. Veuillez me pardonner ce contretemps.


Voici vos participations sur le chant de cette magnifique Siberian lady

Merciiiiii !






 
Mère Gé

Il y a urgence
à entendre sa clameur
le prélude va à l'os
fortissimo
écoutez
les grandes orgues
des cathédrales de glace
aux aurores boréales
écoutez écoutez
le glissendo
torturé
violenté
des grains de sable
dans la marche des dunes
aux déserts hurlants
frissonnant
de cri en écho
d'écho en cri
la même clameur
la même plainte
des tropiques aux pôles
du ponant au levant.

La chamane en éveil
réveille 
les univers sonores
des steppes 
de l'Asie centrale
des prairies
du middle west
des forêts de l'Amazonie
ou d'Indonésie

Fermer les yeux
Écouter
le loup de Jack London
la hulotte du moulin de Fontvielle
les chevauchées sauvages
de Mongolie ou de Camargue
les plaintes muettes des peuples
pygmée
aborigène
raoni
maori

Laisser venir les visions
la mangrove
jamais vue
qu'en images
le colibri
quelquefois en cage
le médaillon
du morpho bleu*

Et en voix off "l'homme ombre"
murmurant son poème 
à l'oreille des humains.

©Jeanne Fadosi





Atmosphère...

Yeux clos pour s'ouvrir sur une atmosphère, une porte crissante qui donne sur un monde étrange, vibrant de vibrations, éclairé à peine au flambeau, même nos ombres nous terrifient...
Il nous happe ce monde, nous assaille corps et âme, quand une louve hurle à la mort, une chouette chuinte, inquiétante comme la faucheuse qui rôde en ricanant...
Démon des enfers es-tu là... ? De lugubres battements de tambour accompagnent nos pas perdus comme d'autres cris et bruits vaguement humains...
Un cheval fou hennit au galop avec sa cavalière, le cravachant au sang, affolée, tentant d'échapper à dieu sait quoi...
Un ultime hennissement, puis, plus rien, le silence,
la délivrance...
la salle rouvre les yeux, conquise !


jill bill






Excusez-moi

Excusez-moi si je pense à lui encore en écoutant UUtai Olena, la chamane sibérienne
Excusez-moi si je pense à Nerval, lui  qu’on dit fou parce qu’il promenait un homard en
Laisse. Excusez-moi si je pense à lui en entendant ce chant de la Terre-Mère ou inversement.
Pourquoi, pense-je à Nerval en écoutant cette femme en contact direct avec la nature, me
Demanderez-vous ? Parce que dans ses « Vers dorés », il proclame que « Chaque fleur est une
Âme à la nature éclose. » C’est mieux que ce disent certains écologistes d’aujourd’hui.
C’est aussi bien que les « Correspondances » de Baudelaire. C’est antique et moderne.
C’est romantique et naturaliste, réaliste et mythique. C’est Nerval qu’il faut lire
Pour y lire qu’il aime les femmes qu’elles soient filles ou mères, feu ou terre.
Excusez-moi si je pense à lui qui a perdu sa mère à l’est, du côté de la Pologne,
Pas loin de la Sibérie ; comme il a aimé cette mère morte d’être partie rejoindre son père.
Comme la chamane, l’ « Aurélia » de Nerval détient la clé de la porte d’ivoire entre le songe
Et le réel. Les Chansons du Valois- de notre génial poète maudit d’avoir été curieux du
Monde- ressemblent au chant de la Terre-Mère irriguée par les veines qui baignent le pays de l’enfance.

 Laura VANEL-COYTTE
Auteure,blogueuse,documentaliste



Uutaï – chant de la Terre-Mère


Venant de loin très loin
Lancinante la guimbarde appelle
La mélopée s’accélère

Joïk rituel
Noaidi Chaman
Médiateur entre l’Humain et l’Esprit
Sur son tambour sacré
Elle invoque la nature sauvage
La transe nous relie à l’âme
Des montagnes
Aux rochers et aux lacs
Aux trois mondes
Céleste
Terrestre
Souterrain
Du pays des Sàmis
Une course dans le temps
Jusqu’à l’essoufflement

Le cœur encore battant
Des cris d’un loup
Sous une  aurore boréale
La vision s’éloigne









Le lutin de la nuit
Remplace le lutin du jour
En chef d’orchestre
Au clair de lune
Il ouvre le bal

À plumes comme à poils
Dans les sous-bois
Dans les marais
Un boomerang vocal
Renvoie l’écho
De la vie nocturne
Au cœur d’un faux silence
Se nouent et se dénouent
Un merveilleux langage
Sans paroles

Entends-tu la forêt qui te parle ?

ABC




La chamane

« Je vous invite à une chevauchée fantastique à la rencontre des esprits de la terre dans une nuit peuplée de bêtes qui n'ont de sauvage que leur liberté"
Ainsi a parlé la grande chamane.
Dès le début de son « histoire » je l’ai vu lancer une passerelle entre les deux mondes : entre humanité et esprits de la nature.
Cette passerelle je l’ai empruntée avec curiosité et grand bonheur  et ce que j’ai découvert fut merveilleux. Assise sur un cheval fougueux j’ai galopé dans ma nuit et j’ai traversé la couche d’incompréhension pour aller vers la lumière, là où le rêve devient  réalité.
Ici les bêtes savaient et moi je comprenais leur langage.
Le loup, la chouette, les oiseaux me parlaient, me guidaient
Les arbres les herbes se penchaient sur mon passage, me caressaient, m’encourageaient
L’eau du ruisseau ou des cascades dévalaient dans mon cœur et délavaient les couleurs sombres
 J’ai compris que les (plus) bêtes n’étaient pas ceux qu’on croit.
 Les humains étaient les plus bêtes, les plus arrogants les plus sots  du monde des vivants. Ils s’appropriaient et dévastaient.
 Cette chevauchée  m’a ouvert les yeux,  j’ai vu la vraie nature de chacun,  j’ai compris ce que bête  sauvage voulait dire. J’ai compris qui bafouait le mot liberté, ce mot qui veut dire : vivre au rythme de Gaia mère de tous.
Quand je suis revenue de cette traversée folle je savais qui je devais respecter et qui je devais chaque matin remercier, adorer.
Mon présent fut alors cadeau,  mes amis et confidents furent les animaux,  ma nourriture se mit à réfléchir la vie et ce reflet  fut respect.


jamadrou




... écrire mon ressenti après avoir écouté et regardé cette vidéo .
Non.
Écrire mon  senti pendant que j'écoute et regarde l'image de cette femme étrangement accoutré qui ... qui quoi ? qui hurle, qui hulule, qui fait du bruit, qui, à elle seule fait vibrer l'Arctique, l'Antarctique, la forêt amazonienne, et les steppes de l'Asie centrale.
Cette femelle qui se veut griot en frappant sur son tambour bourin ?
Cette Femme qui est à la fois Sauvagerie-Douceur ?
Écoute, et Tais-toi.

Tout d'abord un son de scie coupant de grands arbres.
Surgit le hurlement du mâle loup, auquel répond une femelle.
Loin,       très loin, dans la moiteur profonde,  le cri d'un cacatoès. A moins que ce ne soit celui d'un dodo. Il se rapproche. L'homme l'accompagne des grelots de son tambourin. Tous trois s'emmêlent puis se répondent. La scie continue son ouvrage de mort.
Un hurlement terrible.
Chacun continue son oeuvre. .... À tout de rôle prend le dessus.
Hennissement vainqueur de l'animal domestiqué !

Françoise





UUTAI

Appel du loup dans la forêt sibérienne
Hululements, glapissements
Noire est la nuit
La terre résonne
De cris chamaniques
Le cheval de feu reste immobile
L'arbre ne respire plus
Le sang de la pierre s'est figé
Dans la falaise l'oiseau s'est tu
Frissons de glace
Stupeurs et grondements
Les âmes se sont fondues
Dans l'implacable cosmos


© marine Dussarrat






Les territoires de l'ombre

Je ferme les yeux, j’accueille.
Frémissement au premier son de la guimbarde, je suis au centre du mouvement. Progressivement, une force surgie de mes entrailles s’élève en spirales vers le ciel. Ce volcan hypnotique déroule sa matière jusqu’aux confins inabordables d’un univers indéfini.  Le rythme doucement s’installe et peu à peu s’amplifie. Tous mes repères habituels s’effacent car ici il n’est plus de norme. La vie à l’état sauvage crucifie nos certitudes dans son immense cri de sexes et de ventres. La préexistence du désir de création est glorifiée.
Les cercles vibratoires de cette musique m’ensorcellent, ils tournent de plus en plus vite et me placent au centre du tourbillon frénétique de l’oubli de soi. Je coule sans crainte dans cet entonnoir qui m’emporte et me dépose en douceur sur une zone de silence.
Je vis l’appel du loup, gorge tendue vers les étoiles. Par le cri de la chouette qui zèbre la nuit, je salue l’avènement d’un temps d’éternité.
Les voix sont gutturales. Déchirées aux  épines de la forêt elles sont l’écho du mutisme des pierres. 
Je reçois. Je suis steppe. Je vibre du souffle infernal de la terre. Les notes se gonflent, explosent sur les lignes d’une portée d’ombres jusqu’à faire surgir un cheval au galop. Partout le feu s’exprime dévorant et le temps bascule. Da capo. La silhouette d’une  cavalière est inscrite sur la face argentée de la lune, les ténèbres s’illuminent. Et voilà qu’une armée mongole déboule à sa poursuite. Pas un seul bémol, mais des marques de sabots sur les lignes qui se cabrent. C’est l’âme de la terre qui tremble. Je tremble. Je suis le théâtre de cette poursuite effrénée. Enfin l’apothéose, la grande danse des cavaliers, le grand opéra des montures quand la nature Diva pousse son air  de Valkyrie. La chamane a rejoint les territoires de l’ombre.
Partout les cris rauques des Esprits surgis des profondeurs taillent des lambeaux d’espace, ils ouvrent les portes des mondes interdits aux profanes. Il n’est plus rien de connu au travers de ces territoires où le son allume l’animalité de l’Être. Là, tous les chamans de tous les temps, de tous les mondes, unissent leurs voix. Dans la nuit, un chant ancestral inscrit dans la mémoire du minéral, dans l’ossature du vivant enfle jusqu’au coup de cravache final.
Le pur-sang se cabre, un hennissement, puis le silence.
Une porte vient de se refermer.






 
Uutai par serge


Le chant de la Terre Mère

Un son comme une vibration envoûtante et porteuse,
un appel douloureux, une plainte douloureuse d'animal blessé,
Le cri de la terre foulée.
Un chant comme une émanation de la Vie,
une vague montante,
une cavalcade fougueuse et bruyante,
une ronde folle dans des horizons déserts...

UUTai,

Cette femme est à elle seule un monde qui se raconte, une prêtresse liée à la terre-mère, porteuse libre d'un chant de rappel pour des hommes trop loin d'eux-mêmes, si loin de la vie qui les anime et les fait.

Serge De La Torre
https://instantsdecriture.blogspot.fr/
 




Dessin Adamante
Je vous invite aussi à visiter les pages parues autour des herbes (une page par participant) et vous invite à y laisser quelques mots. Il est toujours agréable pour les participants de voir que les autres s'intéressent, au moins sur la page de la communauté. Une façon de nouer le contact et de faire de cette communauté une réelle plate forme d'échange. 

D'autres pages suivront sur le sujet. Cela fait beaucoup, surtout avec la page du vendredi qui s'y rajoute. Mais vos visites ne sont pas limitées dans le temps. Et, merci encore de votre fidélité.