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vendredi 1 septembre 2017

Perles de pluie sur les herbes, proposition 84

 

"Perles de pluie sur les herbes"



Aujourd’hui pas de photos, juste ces mots, ce qu’ils vous évoquent…




Alors on se penche sur souvenirs, 
on fait un tour dans le jardin, 
on regarde dans l'allée du parc… 

Où que l’on soit on laisse courir nos idées. 

Comme d’habitude, en prose en haïku en tanka… (voir le règlement)




Où je suis, l'herbe est reine, j'ai personnellement décidé d'écrire chaque jour pendant une semaine pour voir ce qu'elles ont à me dire, ces herbes... Je doute qu’elles se répètent. 

Il n’y aura pas de pluie tous les jours, peut-être du soleil, du vent… mais moi, chaque jour, il me faudra les observer, entrer en contact, comprendre… et ne pas me répéter.

S'il en est parmi vous que cette expérience intéresse, nous pourrons imaginer comment publier ce mini journal des herbes dans l’herbier.
On se donne un mois pour publier ici ?


En attendant rendez-vous vendredi prochain pour lire vos :

"Perles de pluie sur les herbes".
 
 
 
 
 
 
 

suite de la page 83

 

Voici la suite de la page 83. 

Impossible pour le moment d'intégrer la photo d'Arnaud. Vous la trouverez sur la page précédente en attendant minuit, heure à laquelle ici les citrouilles se transforment en carrosse et Cendrillon retrouve ses pantoufles.  

J'ai enfin pu la récupérer ! Merci ma   bonne fée !



 

En transparence d’un rêve inachevé, j’ai vu la tour de demain.
Poursuivant la route de la vie, je lui ai tourné le dos de peur qu’elle ne s’écroule.
Ce n’était qu’un rêve, aujourd’hui imprimé à l’encre sympathique, au fond de mon regard, quand mon chemin vacille.

ABC

 Casablanca sous la pluie
Quand il pleut sur la ville blanche
Et que le bleu du ciel se fait souris
C'est comme si la palette du peintre
Dégoulinait de nuances de gris

C'est court comme une averse d'orage
C'est intense comme la ville blanche
Les caniveaux débordent de toutes
Parts et lavent la poussière du soleil

Quand il pleut sur la ville blanche
Les  discrets minarets sont en larmes
C'est comme les matins de javel
Sur les trottoirs mais sans l'odeur

Laura Vanel-Coytte
http://www.lauravanel-coytte.com/ 



La ville


La ville a mal à l'âme,à ses murs léprosés, à la fièvre qui rôde, nauséabonde et sale.
Elle a mal à son peuple qui n'ose balbutier et qui plus loin se terre, loin de l'enfer du 
bruit, loin des champs d'oliviers, de la terre de leurs pères qui avançaient courbés.
La ville a mal aux bleus, à ses lambeaux de ciel, au sombre des ruelles, aux jardins 
défleuris, aux brûlures de la terre.
Elle a perdu le vent, le chant de l'eau, le parfum de la nuit,les chemins du hasard.
Juste un désert de vie, d'amour et de partage.

Balaline






Et puis une info que je relaie ici émanant de   « eMmA MessanA »

http://www.emmacollages.com/2017/08/on-en-redemande-nouveau-financement-solidaire-pour-apres-school.html

samedi 26 août 2017

Retour avec la page 83



Il aura fallu beaucoup de temps, de patience et de persévérance pour revenir ici pour la page du vendredi.

Elle arrive un peu en retard, le miracle s'est produit ce soir alors personne n'a pas été prévenu, j'ai récupéré les textes parus sur la page google de la communauté (surprise ! surprise !) mais si le cœur vous en dit, vous qui attendiez mon retour, vous pouvez toujours m'adresser vos textes sur l'adresse e-mail de l'herbier et je rajouterai à la page.
  
Un long silence qui se rompt et je l'espère le retour d'un fructueux partage. 

Merci Marine pour la photo d'Arnaud

AD


Œuvre de Arnaud Bouchet





Babel suspendue
sueur et larmes, sang des âmes
Babels babillantes

fascinante modernité
ballottée dans sa spirale

©Jeanne Fadosi, sur l'image 85 de l'Herbier de poésie





Ville


Vêtue de bleu ardoise
Sous une pluie intermittente
Bordée de rouille
La ville gronde
Grouille et gémit
Vrombit, s'essouffle, s'étouffe
Bardée de solitude
De coupoles et de clochetons
De zinc et de béton
Sur fond de grues
La ville indispensable
Epicée de dangers
Inhumaine et amicale
Qui palpite et s'interroge
Nous rassemble
Au plus fort de la terreur
Dilue nos angoisses
Secrète et multiforme
La ville
Où flute le vent dans les coursives


marine Dussarrat



La Ville

Elle pleure des larmes de pluie
Couleurs et monuments
Semblent se diluer et dégouliner d'incertitude
Pigments pourris et colère d'un nuage noir
Propulsé dans le blanc du ciel
Œil noir de la mise en garde
Des grues au garde à vous prêtes à intervenir
Mâts de misaine mâts de misère
La ville a mal au cœur.

jamadrou ©  24  août  2017    (A fleur de peau)






Vie de château...


Qui n'a point fait de rêve de châtelain, châtelaine,
Etre Monsieur Madame à particule, patronyme à rallonge
Une existence extraordinaire, au dessus du lot
Au dessus des toits ordinaires
Propriétaire d'un domaine, avec chapelle privée,
Une bonne, un maître queux, un chauffeur de maître,
Un Nestor, comme à Moulinsart, une nurse, vieille France,
Des jardiniers, un garde-chasse et des amis connus,
De la vigne, une cave reconnue, en trois robes,
Des soirées en robe de cocktail et queue de pie,
Du couvert en argent, du verre en cristal,
Vaisselle en porcelaine dans l'armoire, à ses armoiries,
De la descendance bon chic, donne bon gendre, du vouvoiement
Et à parier une écurie pour du Longchamp
Et claquer des doigts, partout, pour tout !

Ploc, ploc, ploc, ploc et re ploc...Ô rage
Bassine à droite, ploc, ploc, bassine à gauche
Le toit fuit, et mon rêve aussi... !

jill bill
http://jill-bill.eklablog.com





Minarets au symbole phallique évident.
Tout me parle de Toi. Te souvient-il des jours où nous étions heureux ?
L'orage gronde et le ciel pleure
Gris bleu noir. Harmonie des couleurs,
Et ce sentiment d'équilibre que toujours j'aimerais éprouver.

Françoise Isabel
http://leblogdelavieillemarmotte.over-blog.com/2017/08/l-herbier-de-poesie-ce-vendredi-du-mois-d-aout.html



Et en écho, la chanson d'Alain Souchon




Les yeux fous de la ville

Que regardent les yeux fous de la ville, bras tendus vers un avenir incertain ?
Le vent arrache aux cheminées un sifflement aussi ulcéreux que le vin des pauvres. Non loin du ciel, les dômes contredisent la douceur attendue de l’arrondi. Ils sont fermeture, couvercles posés là pour étouffer les esprits rebelles, les âmes éprises de liberté. Affreux symboles d’un « Sacré cœur » dévoyé au profit de l’intégrisme. Il n’est point de compassion dans ce monde sans amour ou la rédemption se dresse comme une menace. Sans amour pas de pardon, sans pardon, la mort.
Quelques croix fantomatiques se dressent vers les nuages. C’est le cri du silence, le masque d’une béance qui déchire l’histoire humaine. Il n’est pas jusqu’à la couleur qui ne sombre, dans ce monde automnale où l’on ne récolte que feuilles mortes.

Adamante Donsimoni (©sacem)
vendredi 25 août 2017


vendredi 7 juillet 2017

Voici les haïbuns de la page 82, Rembrandt à l'honneur




Aux brins de l'herbier et à ses lecteurs fidèles

    
 
Voici une belle récolte qui mêle au mieux la prose et le haïku, ou le tanka.


Mais que seront juillet et août avec les congés ? Cela va sans doute avoir une incidence sur les parutions, moins de participations, des lieux plus ou moins connectés...

Bon, c'est décidé on ne décide de rien, on déclare l'aventure ouverte et les parutions incertaines.

Qu'en pensez-vous ?

    

En tout état de cause, profitez des vacances, n'hésitez pas à vous perdre dans les pages de l'herbier, 

Là pas de risque de coup de soleil, mais peut-être la chance d'en sortir illuminé. AD
 






Rembrandt (Rembrandt van Rijn) (Pays-Bas, Leiden 1606-1669 Amsterdam)  



Au bord du chemin
à sa porte et sous son toit
à l’abri du temps

C’était presque hier, au cœur de la France entre montagnes, forêts et vallées, une silhouette à sa fenêtre. Rêve, illusion ou réalité, toute de noire vêtue, était-elle femme ? Était-elle sorcière ?

Un sourire édenté
quelques phrases en patois
toutes barrières tombent

Des mots à déchiffrer, une cruche, l’eau tirée de la fontaine, nous voilà attablés. Sa solitude s’éclaire de notre émerveillement, des multiples questions de vie, joie de nos fils !

Eau de la fontaine
emplie la cruche du partage -
quelques poules picorent

Servante des châtelains n’ayant point quitté son nid, eux sont partis vivre ailleurs l’aventure urbaine et les progrès du monde. Elle se souvient, elle raconte, elle a tant aimé, tant donné. Ces racines sont ici, elle y est née, elle y mourra, pas vraiment abandonnée.

Loin du rêve
point de sorcière une femme
- une vraie rencontre








Sagesse des bois et forêts



« Ô le bel exil
Que d’exister en forêt
De cueillir la vie
Comme fruit du paradis
Comme fleur ou lumière ! »

Pour s’endormir en sagesse, le vieillard se chuchotait ces quelques vers apportés jadis par un oiseau merveilleux pendant le premier jour de construction de sa maison si éloignée de l’humanité.

« Ô le bel exil
Que de respirer sans fin.
Bonheur est maison. »




http://suzame-ecriplume.eklablog.com/







La rencontre

Après un long voyage à travers la campagne, en ce temps reculé inscrit dans nos mémoires, un voyageur fait une halte. Appuyé sur son bâton, il s’arrête, embrasse du regard la chaumière où un vieillard accoudé à la porte l’observe.

Ses pauvres pieds meurtris
implorent un peu de repos
un si long chemin…

Mais à cet instant, rien ne presse.  Le monde paysan a ses rituels. On s’observe, on se jauge. L’arrivant le sait, il laisse au vieillard le temps de se faire une idée.
Il sait qu’en échange des nouvelles des pays voisins, le vieux lui offrira le gîte pour la nuit, dans la paille de l’appentis qui jouxte la pauvre demeure et, pourquoi pas, un bout de pain, peut-être même une tranche de lard.

Un geste de salut
un raclement de gorge
un pas vers l’autre

En attendant, deux mondes se rencontrent.
À l’étranger de prouver sa bonne foi, ne pas brusquer le contact, tisser une relation de confiance sans hâte ni précipitation.

Le dos fatigué
peut attendre la paille
si convoitée

L’essentiel se joue dans une sorte d’étirement du temps, comme un bâillement de détente.
Si la rencontre a lieu, le sédentaire accueillera le vagabond. Il fera ce soir moisson de nouvelles qui le maintiendront éveillé durant ses longues soirées de solitude, bien longtemps après que le voyageur aura disparu, avalé par le silence de la forêt.











Dans le jardin sur l’île il y a une maison. Dans la maison il y a une vieille vie.

Triste personnage
A la porte de sa cabane
Bougie à la main.

Accablante est l’attente alors le personnage regarde au loin.  Il voit deux oiseaux bien serrés l’un contre l’autre là sur le tronc couché face à la maison.

Triste solitude
D’une vie qui s’en va
Vouloir être oiseau.

La bougie s’éteindra,  la vieille vie aussi,  alors l’âme, tel un oiseau libre, s’envolera.




    










Le chalet sur la montagne

Sur les bancs de l'école, au temps de l'insouciance et des grandes espérances, ils avaient fait un pacte.

Ils l'avaient rêvé
leur cabane du bout du monde
pendant tant d'années.


Au temps des fenaisons, ils allaient aider aux foins, main d'oeuvre docile oubliant l'école et ses leçons. A flanc de montagne ils partaient en escapade pendant que les grands se reposaient.

Ils l'avaient trouvé
disparaissant sous les herbes
désarticulée.


Au fil des étés, elle a abrité leur amour candide d'enfants, leurs émois adolescents, pendant que les grands négociaient des alliances.

Ils l'ont rebâtie,
clou après clou, planche à planche
pour y habiter.


Les anciens se moquaient d'eux. On disait "les amoureux". Ils protégeaient leur secret. Longtemps ils ont hésité au nom à lui donner, "Paradis" ou "Ça m'suffit"


Ils l'ont enrichi
de dentelles de papier,
des rires des enfants,

Des arpents à cultiver
leur entente indestructible.




J'ai trouvé cette version du vieux chalet, Jeanne, elle me semble intéressante. AD












À l'orée de l'été


Nacrée de rose sous la touffeur moite des pins, l'ombre rousse enveloppe le silence.
Trop de tout en cet après-midi d'été. Trop de jaune, trop de bleu, trop de lumière.
L'océan, plus loin, appelle de sa cadence.

Rêve de solitude
à deux pas des flots bleus
Le temps s'étire


Elle vit là depuis très longtemps, le corps poudré d'embruns, d'iode et de poussière.
Mille instants passés, serrés dans la lumière et dans l'obscurité, des joies qui courent 
au matin et s'éteignent au soir.

Un champ de sable et d'eau
pour une vie entière
Quelques flaques de bonheur


Parfois, elle laisse s'échapper des envolées d'enfants, des rires sous la pinède, des cigales en amour,
des parfums de la terre.
Toujours debout, bienveillante et rouillée,un peu sensible aux vents, mais tant aimée, choyée, 
bercée, élue depuis cinq générations.












Le vieil ermite...


En vieil ermite à l'entrée d'un bois 
il a charpenté un chalet,
sans charme aucun, pareil à lui-même,
en bois brut...


À l'orée du bois
il est un vieux bûcheron
Écorce craquelée


De femme on ne lui connaît,
tous le surnomment barbe bleu parbleu !
Il braconne le garenne, le lièvre, la perdrix,
use et abuse de son alambic de derrière les fagots...


Hiver comme été
pas d'eau de pluie au tonneau
Vin de chaudière


Salut le père Rembrandt, besoin de quelque chose ?
Il baragouine un nenni entre ses dents,
le garde-champêtre poursuit son chemin,
marmonne à son tour, sacrée vieille branche !




















mardi 4 juillet 2017

L'herbier propose Rembrandt pour la page 82

Allez, on écrit tous un haïbun en cheminant avec un grand maître de l'art.
 
 







Rembrandt (Rembrandt van Rijn) (Pays-Bas, Leiden 1606-1669 Amsterdam)  




Cottage près de l'entrée d'un bois 

Panne d'image, crainte d'user de reproductions « non libres de droit », j’ai visité The Metropolitan Museum of Art. Ce que nous faisons s'inscrit, selon ce que j'ai compris, dans le cadre légal des œuvres "libres de droit".
De quoi alimenter les pages de l’herbier et nous faire voyager dans l’art.

Cette œuvre datée de 1644 est réalisée avec :
« Plume et encres allant de brun clair à brun foncé, marron lavages, corrigés en blanc (oxydé, partiellement écorchée), et des touches de craie rouge (dans les structures ajoutées à la gauche de la maison principale). »

« Pour un peintre dont la principale préoccupation était la figure humaine, Rembrandt a dessiné et gravé un nombre remarquable de paysages. Cette vue d'un chalet près du bord d'un bois, bien que caractéristique dans le sujet, est exceptionnelle parmi ses paysages pour sa fluidité de ligne, sa profusion de lavage et sa grande échelle. C'est le plus grand dessin paysager de l'artiste et celui dans lequel l'architecture du chalet submerge quelque peu la nature. Bien que le nombre de dessins attribués fermement à Rembrandt ait diminué ces dernières années, suite à des évaluations plus rigoureuses et systématiques de son œuvre dessinée, cette feuille impressionnante a marqué son terrain. Le dessin est signé et daté de 1644 avec le même stylo (…/…)
(voir le texte original en lien sous le dessin)  



vendredi 30 juin 2017

Hêtre haïbun, pour la page 81





Merci à vous tous d’avoir encore une fois joué le jeu en flirtant avec le Haïbun.
Un vrai bonheur pour une communauté d’écriture.
Que d’idées ! C’est toujours un plaisir de vous lire. Je risque encore d'être très en retard pour passer chez vous...

Mais avant de livrer les textes à votre regard, parlons donc un peu du haïbun.

Le haïbun mêle prose et haïku (parfois tanka) qui s’enchaînent dans une suite logique de lecture, une sorte de narration. Une prose (c’est essentiel) illustrée d’une poésie avec qui elle lie relation.
Sans la prose, on ne peut parler de haïbun.

Le haïbun relate une expérience, un voyage, un moment vécu, concret (réel ou imaginaire).
Il recherche avant tout la simplicité, la concision qui convient aux choses de la nature, du quotidien ou du ressenti, ainsi que nous l’apprennent aussi les poètes chinois.
Enfin il refuse la rime et la versification et toute forme de redondance ou de maniérisme.
Il exprime un certain détachement de son auteur qui devient ainsi une sorte de chroniqueur sensé toucher son lecteur par la mise à distance de son émotion. Car c’est le lecteur qui doit vivre l’émotion. L’auteur, par la qualité de son détachement et la justesse de son ton, doit faire en sorte de la lui communiquer.

La prose est essentielle car elle est censée nous faire partager un cheminement d’idées, nous faire vivre les éventuels moments de rupture, (tant dans l’idée que dans le rythme).
Enfin, le haïbun exige d’être ciselé car la concision nécessite une certaine recherche de l’épure, c’est cela qui suscitera l’émotion chez le lecteur. Le non-dit traverse le texte et lui donne son souffle.

S’il ne faut pas céder à la redondance, il ne faut pas non plus se satisfaire d’une écriture simpliste.  Pensée orientale oblige, nous sommes sur la voie du juste milieu…
Un sacré exercice ! (un exercice sacré ?)

Le lecteur touché par l’émotion doit pouvoir trouver son chemin de liberté à la lecture pour goûter les images et la profondeur du récit. Je dirais que le lecteur doit avoir là toute liberté de créer sa propre mise en scène.

La valeur d’un haïbun est certes suggestive, ce que l’on peut dire c’est que l’exercice n’est pas simple, surtout lorsque l’on est pétri de rimes et de versification comme l’est notre civilisation occidentale.
La vraie valeur, au sein d’une communauté d’écriture, c’est principalement de s’y risquer.

Alors, peut-être serez-vous d’accord avec moi, s’il est une question que l’on pourrait tous se poser, n’est-ce pas celle-ci :

« -Si je devais reprendre mon texte en me pliant à toutes ces règles, comment évoluerait-il ? »

Bonne lecture et belle fin de semaine. AD


 




Sur le chemin de sa vie, il s'est cru sorti de la cuisse de Jupiter, depuis il a mal aux chevilles, le voilà,

grosse tête
et chevilles enflées
hêtre mâle dans sa peau

©ABC




 




Être un hêtre...

Un saule si seul
Eut un jour compagnie
Un hêtre, si près planté
Liés si intimement
Que leurs racines
S'unirent telles mains en prière...

"Un hêtre âgé
en pachyderme des bois
Grisâtre d'écorce"

Le bûcheron
Père du Petit Poucet
Eut des vues dessus
Moult stères de bois
Pour sa chaumière...
Mais la mère-grand
Du Petit Chaperon Rouge
Tient de tout son être
À cet arbre remarquable...


"Non à la cognée
Olivier freine tes ardeurs
Prends ce noyer mort"

Longues tresses de lierre
À la gauloise
Bas de mousse
Tricotés par dame nature
Le colosse
Défit le ciel
Et les cogneurs
Cabossé, son charme...


jill bill
 





 




 Le Vieil-(h)être

Ses pieds boursouflés sont déjà sous terre
Le vieil hêtre est un vieillard
qui ne compte plus son temps depuis longtemps









Un Bébé un Arbre
Souvenez-vous
C'était au siècle dernier
La publicité d'une marque de lait
Chêne, Hêtre, Pin...
Choisir l'essence et la forêt

Hêtre arbre de vie
Convulsion de ses racines
En forme prosternée

Gestation du futur Être
Projection d'amour et d'espoir
S'enracinant dans une communauté

©Josette








Au pied du grand hêtre une dame disait s’être endormie. Cette dame rêvait.
Elle n’était qu’une petite sylve visage contre terre, humant le lichen entre les pieds du grand sage.
Elle voulait plus que respirer la profondeur!
De tout son « hêtre » elle voulait sentir, entendre le souffle de Gaïa.
Mais mémé Gaïa était fatiguée, haletante.
Doucement elle s’asphyxiait.

La terre souffre
L’homme lentement l’épuise
Jeunesse consciente

La petite dans son sommeil participe alors au processus de régénération de la terre.

Inscrit au plus profond de son être, dans ses racines profondes,  elle avait reçu tous les circuits nécessaires pour insuffler à Gaïa une énergie nouvelle. 

S’aimer, aimer et aimer vivre

La petite Sylphe se souvient comment la Terre Mère a su la prendre dans ses bras pour la bercer et lui offrir vie amour espoir.

Alors aujourd’hui la petite Sylphe veut se couler dans les racines de son hêtre pour « dispar’hêtre » et insuffler à mémé Gaïa l’air de la joie,  de la jeunesse.

Eco* transmission
Vase communiquant l’amour
Notre terre vivra.

 *Ecologie.
©jamadrou






 




Les arbres ont des histoires, leurs formes aussi.

Comme nous, les arbres ont des histoires, leurs formes aussi.
J’ai longtemps ri des soins à porter aux pieds, je ris moins aujourd’hui.
L’expérience  invite au souci de ses fondements, à l’attention à ses racines ; au sens, au poids, même, de ses origines. A la nature de ces-énergies-qui-nous-motivent, ainsi qu’à celles-qui-nous-font- croître.  Elles montent en soi comme des bouffées de sève trop vite et souvent empêchées.

« Être ? dit le hêtre
Comment pourrais-je …
Ne pas être ? »

Les grands arbres ont le poids des pierres, ils en prennent parfois jusqu’à la couleur, et la forme.
Ils en ont, finalement, déjà la lenteur. Elle coule en eux, la vie : pourtant. Comme un infini et languissant murmure !

Leur récit se fait lent,
Leur récit se fait lourd.
Leur rêve se fait chant
Et puis, il se fait Amour !

Et par leurs racines mêlées, ils protègent, se soutiennent et s’entraident, les ombrageux compères. Les arbres ont des tendresses patientes, d’émouvantes parades de silences dépassés.
Par leur mâle vigueur, par leur féminine persévérance, ils confinent au ciel et même l’imitent.
Parmi eux, tant d’individus uniques. Ils sont, pourtant, un seul peuple sylvestre, se prêtent force, s’alertent, se défendent, se battent pour se forger caractère, s’exercer à mieux vivre et puis s’offrent ombrage.
Ainsi, que des maîtres à vivre, ils nous soutiennent, nous enseignent et encouragent.

Arbre mon ami,
Oh ! Savant messager,
Dis-moi ton cri,
Cris-moi ta vie !

Sous le hêtre, un long temps arrêté, je l’ai entendu bruire de sa chanson de vent, de sa passive confiance, immobile apnée ! :
« Je connais le ciel, et je connais la Terre !
Tous deux, autrement, mais d’égale manière me nourrissent : entre eux, finalement je fais lien, suis passage et deviens média.
Oh ! Homme, petit homme, enfant sans cesse agité !
Un rien te trouble, si peu t’aigrit !
Et tu cours et tu pleures, plein de peurs et de cris,
Quand va le jour et quand viens la nuit!
Tu regrettes l’alliance oubliée, blessé simplement d’ignorer que tu n’es pas seul et qu’avec tout - la pierre, le végétal, la Vie dans ses formes multiples …-  tu nous es, étroitement semblable, et puis lié.»

Il chante la vie, le hêtre
Au pied-racines de pierre,
De toute sa nature.

Certes, de toutes ses forces, mais aussi de ses blessures … !









Lola marchait dans l'Allée des Grands Arbres.  Elle ne savait plus son âge.  Lola réfléchissait.  Lola réfléchissait beaucoup. Lola réfléchissait trop. Elle réfléchissait aussi le soleil ; et beaucoup de gens autour d'elle en étaient aveuglés.
Lola aimait les grands arbres.
Tout à coup
Elle se trouva
Devant le Grand Hêtre.
Brusquement, sans réfléchir, elle fit une chose bizarre.
Elle s'allongea de tout son long, à plat ventre, au pied du hêtre et lova son visage dans un creux accueillant comme une épaule.
<< Papa murmura-t-elle, Papa, tu m'as tellement manqué >>
Elle fut prise d'une subite quiétude, mit son pouce dans sa bouche, et, s'endormit.
Lola rêva.
Lola rêva qu'elle s'enfonçait
Profond, profon-
dément
Dans les entrailles de sa mère
Tout au fond.
Les racines du grand arbre la ligotaient. Avec douceur elle les repoussa une à une. Lola rêvait. Une odeur chaude à la fois malodorante et parfumée l'enveloppait, un sentiment étrange d'envie et de dégoût la réveilla. Elle sentait
Sans la voir
La lumière du soleil qui la réchauffait
Jouer à travers le feuillage du Grand Arbre. Il était toujours là, solide, protecteur. Elle se releva, secoua les brindilles et la mousse accrochées à sa robe.
Quel âge, mais quel âge avait-elle donc ? Bah ! fit-elle d'un geste de la main.
Elle repris sa route. Il faudrait préparer le repas en rentrant.

©Françoise








Promesses d'hêtre


À fleur de terre, à fleur de vie, 
elles courent dans le sous-bois,
sous leurs longs doigts masqués des stigmates du temps,humblement résignées à défier les vents. 

L'ombrelle verdoyante
comme une fiancée
s'appuie sur ses bras blancs.

Seras- tu là demain, mon beau fayard, hêtre en devenir qui sait déjà la richesse des instants ?

Des racines aux faines
tout un charivari
se fait l'écho du vent

Quand la hêtraie se tait, au plus doux du silence on perçoit juste la  respiration de son âme. 

©Balaline








Au bout du sentier un grand hêtre enserre la berge de la rivière, ses racines rassurent, son tronc puissant m'invite à m'appuyer contre lui et à rechercher un instant de plénitude


Un hêtre de hasard
ici, là et maintenant
porte le mot être


Oubliant les malheurs et les chagrins, ressentir sagesse et foi en la vie, entendre la musique des oiseaux et des insectes dans la houle de ses branches et apercevoir tout en haut le ciel qui clignote


Être pourquoi pas
aussi fort aussi calme
son alter égo


©marine Dussarrat







Au bord du chemin le vieil arbre de sagesse craint plus que tout la hâche assassine d'un être qui serait oublieux de l'anima de la Terre et de l'animal en lui.

Abreuvé des larmes
de tous les chagrins du monde
le grand hêtre sait.


L'enfant recru de désespoir à marche forcée s'est figé au pied du grand hêtre, implorant une halte. Là il a abreuvé l'arbre vénérable de ses dernières larmes les confiant aux racines vers son pays perdu.

L'enfant a pleuré
une dernière fois son chagrin
au pied du grand hêtre.

©Jeanne Fadosi
jeudi 29 juin 2017









Allée des pas perdus…


Allée des pas perdus… ça pour l’être ils le sont ! L’esprit un peu rêveur on baguenaude sans voir dans un entre deux sans durée où le regard se berce de nature.  Vertu des grands espaces,

les pieds sont ici,
et la tête est ailleurs
on ne sait plus trop

Mais, ici ou là, quelle importance ! Comblé de ce rien qu’est l’instant, on se donne aux doigts de la brise pour ressentir la vie, respirer, s’imprégner du paradis qui frémit, là, juste sous votre peau.  Et puis soudain,

au pied d’un hêtre,
couché entre deux racines,
un nouveau-né

allongé dans la mousse
il tète encore sa mère

Cette apparition c’est l’offrande de la Terre pour fêter le prodige de votre abandon. L’arbre complice vous a ensorcelé. L’enfant du hêtre s’offre et pénètre votre immobilité de sa palpitation végétale.  Alors résonne en vous ce bruit de succion intemporel qui vous accompagne depuis la nuit des temps, à chacun de vos pas.

©Adamante Donsimoni
https://le-champ-du-souffle.blogspot.fr/



Le coin des retardataires 

N'oubliez pas, dernière limite de dépôt des textes souhaitée le jeudi avant 14h & inclusion du lien à mettre sur la page à noter chaque fois.



Un hêtre, deux êtres

Il respire à la racine
du hêtre inaccessible,
puise son idéal,
jouit de sa nourriture
puis infiniment s'épuise,
l'enfant de nos vies.
Suzâme  (30/06/17)
http://suzame-ecriplume.eklablog.com
http://suzame-ecriture.over-blog.com/