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lundi 9 octobre 2017

Cinq jours en herbes

  Les pages autour des herbes - 87ème édition


Photo AD


Cinq jours en herbes de Jill Bill



Le premier jour :


S'il pleut mon enfant
C'est qu'un nuage baleineau
Apeuré dans l'orage
Verse des larmes de crocodile...

Il pleut, ça mouille
C'est la fête au vendeur de parapluie
Ce faiseur de baleines
Monsieur John, as du pébroque... 






Le second


Rose dans la brume
Offrande sur une tombe fraîche
À la manière d'une pleureuse
Tête basse
Verse ses larmes, une par une
Toc,  toc,  toc,  toc...
Qui vient là, dit le macchabée



Le troisième


Rosée en perles
Piégées dans la toile d'araignée
Se fait rivière au parc,
Comme dans la vitrine
D'un joaillier parisien...
Seule une femme statue
En reste de marbre !



Le quatrième


Perles de pluie
Sur le toboggan d'une herbe
Glissent comme des gamins...




Le cinquième


Sous la feuille d'automne
Rouge parapluie
Moineau transi patiente
La fin de l'averse...
La grenouille à la fête
Danse avec son dieu Tlaloc...






vendredi 8 septembre 2017

Des perles de pluie sur les herbes P.84



Perles de pluie sur les herbes


Août en canicule
beau temps pour les lézards
herbe sèche assoiffée

Dame nature transpire

Septembre en éclairs
s’est amorcé plein d’orages
herbe folle goutte au nez

Dame nature s'enrhume

Rentrée en beauté
Joli clin d’œil du matin
herbe perlée de rosée

Dame nature s'épanouit

Les journées s’en vont, les journées s’en viennent,
l’herbe pousse, sèche, s’emperle.

Dame Nature s’habille de la saison.

ABC




Regarder un nuage
qui flotte sur fond bleu
fouler l'herbe drue



Tapis odorant
offerte et constellée
- folle avoine
Herbe attractive
veloutée sous nos pas
toujours renouvelée


Gazon vivifié
par les gouttes perlées
 -  orteils mouillés

Marine D







"Moi je t'offrirai 
Des perles de pluie 
Venues de pays où il ne pleut pas " chantait Jacques Brel
En implorant "Ne me quitte pas[1]"

Moi, je t'offrirai
Des rimes bleuies
Par un ciel nimbé de soleil
Pour que tu n'aies pas froid

Moi je t'offrirai
Des herbes jaunies
Dont la pluie fera des hirondelles
Parce que je n'aime que toi

Laura Vanel-Coytte





Chronique vespérale.

Le linge est lavé
Le soleil encourageant
Le vent polisson

Le faire sécher sur le fil
comme pour prolonger l'été ...

Un gros nuage vient d'éteindre la lumière. J'implore le ciel de retenir la pluie. Le vent m'a-t-il écouté ? Le soleil fait de nouveau fête. J'aime sa caresse tiède sur ma vieille carcasse. Jusqu'aux prochains nuages. A nouveau un plafond bas. Teinté d'un gris monotone. Le vent frais joue les balançoires. Sur le fil les vêtements dansent.
Ô ciel ! Retiens encore une heure, juste une heure, les larmes de pluie qui s'évaporent de leurs fibres parfumées d'herbes et de liberté.

Instants au présent
Rémanences d'étés d'antan.
Temps de l'insouciance.

Goûter l'instant...
Impossible pourtant d'oublier que là-bas, loin vers l'ouest, un ouragan se déchaîne.
Difficile, dans le silence des jours, de réaliser que là-bas, loin vers l'est, les pluies de la mousson noient tout sur leur passage.

©Jeanne Fadosi, sur les mots de la proposition 84 de l'Herbier de poésie
mercredi  septembre 2017 de 16 à 18 heures





Perles de pluie sur les herbes


J'écoute le vent qui faiblit, les premières gouttes, la vie qui s'y glisse quand la terre frémit.
Promesses de l'aube d'un ciel chamarré, les herbes s'étirent en brins suppliants, leurs lèvres assoiffées par l'été ardent.
Désir de tendresse, besoin de caresses, les tiges fragiles se délectent enfin des baisers mouillés.
Les perles musiciennes allègent leur peine en jouant le chant des instants-bonheur.
Diamants éphémères sur leurs corps ténus, les herbes en fête s'offrent au levant.
La pluie en cadence, une belle danse pour matin farceur.
Que se disent-elles ?
J'aime imaginer les mots désuets d'un matin du monde dans sa pureté .
L'étoffe du temps a gardé le secret des perles de pluie, des perles de vie.

Balaline






Des perles de lumière sur les herbes.

En cette fin d’été parfumée d’automne, la pluie a maquillé les herbes. L’instant est unique, je suis sous le charme. Tout s’efface qui n’est pas lumière. Je voyage dans une pantoufle de verre* aux pays magique du strass. Je n’attends aucun prince. Et j’ai tout, absolument tout ce dont je peux rêver. Dans cette dimension, les richesses matérielles n’ont aucun sens.
Le diamant, conçu aux feux de la terre, masque sa lumière, le sage ne se répand pas.
Mais les herbes, par leurs racines, connaissent le grand dessous des choses, elles en témoignent. Je découvre la richesse de l’instant qui se donne dans cette symphonie du prisme que le vent balaie emportant avec lui une part de cet éclat d’éternité. J’ai déjà prélevé ma part. À l’éternité du diamant convoité par les Hommes je préfère celle de ce moment fugace et sans fin qui vit désormais aux tréfonds de mes espaces intérieurs.
La Terre connaît trop bien la convoitise humaine, qui porte la lumière doit la protéger des regards avides.
Voici l’enseignement des herbes ce matin et rien ne m’est plus précieux.


                                                                                          *et non pas vair, par choix délibéré.
Adamante Donsimoni
http://le-champ-du-souffle.blogspot.fr/



Et avec un peu de retard, le texte de Jil, il aurait été dommage de ne pas l'avoir ici :

Nostalgie...

Quand grand-mère paternelle décéda
Je dû dire adieu à ma campagne
Elle était mon paradis de môme, libre...
Père hérita de la maison de ville
Comme il en court tant de par les rues, semblables.
Adieu mon bout du monde, sans lampadaire,
Son chemin de terre en nids de poule.
Adieu les vaches au pré et le pot au lait,
Le maillot troué au fil de fer barbelé,
Le ruisseau aux salamandres et son saule têtard,
L'oisillon tombé du nid, le champignon après l'averse,
Les huttes de foin, nos cabanes de gosse,
La maraude,le poing levé du fermier et ses jurons.
Adieu les copains des 400 coups 
La bicyclette bleue, cheval de fer increvable,
Le short de mes étés sur cuisses de grenouille...
A la ville, à 14 ans, on devient une jeune fille,
De bonne famille, on porte la robe,
On ne fréquente plus les « mauvais » garçons...
On range tout dans l'album du souvenir.

A la ville mon père, à la ville
On s'enferme dans le noir, le dimanche, au cinéma.
Et la ville ma mère, et la ville
M'a vue pleurer un soir, dans le noir...


jill bill
« Les perles de pluie sur les herbes »
                              http://jill-bill.eklablog.com





 Et puis, pour terminer, le poème de Serge qui lui aussi aurait manqué à la page. 

 
Soif !

Ce matin, elles respirent mes herbes ;
Sèches et cassantes, jusque là,
Elles crissaient de soif sous le pas.
Ce matin, elles jubilent,
Abreuvées, enfin !
Le brin plaqué comme le cheveu au sortir du bain,
Vaillantes, elles ont traversé l’été si sec,
En leur cœur sans vitalité,
Toutes recroquevillées.
Réduites à leur essence,
Elles concentraient jusqu’à leurs odeurs,
Ce matin, elles respirent mes herbes!
Enfin, il pleut à verse.

Samedi 9 septembre 2017
Serge De La Torre

vendredi 1 septembre 2017

Perles de pluie sur les herbes, proposition 84

 

"Perles de pluie sur les herbes"



Aujourd’hui pas de photos, juste ces mots, ce qu’ils vous évoquent…




Alors on se penche sur souvenirs, 
on fait un tour dans le jardin, 
on regarde dans l'allée du parc… 

Où que l’on soit on laisse courir nos idées. 

Comme d’habitude, en prose en haïku en tanka… (voir le règlement)




Où je suis, l'herbe est reine, j'ai personnellement décidé d'écrire chaque jour pendant une semaine pour voir ce qu'elles ont à me dire, ces herbes... Je doute qu’elles se répètent. 

Il n’y aura pas de pluie tous les jours, peut-être du soleil, du vent… mais moi, chaque jour, il me faudra les observer, entrer en contact, comprendre… et ne pas me répéter.

S'il en est parmi vous que cette expérience intéresse, nous pourrons imaginer comment publier ce mini journal des herbes dans l’herbier.
On se donne un mois pour publier ici ?


En attendant rendez-vous vendredi prochain pour lire vos :

"Perles de pluie sur les herbes".