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lundi 17 juin 2019

Pour la page 146, il faut choisir !


Angelica Kauffmann, Autoportrait hésitant entre la Musique et la Peinture, 1791, huile sur toile, 147 x 216 cm, Nostell Priory, Nostell



Nous sommes en 1760, Angélica Kauffmann a du mal à choisir entre la peinture et la musique.
Son père, peintre, lui conseille de prendre l'avis d'un prêtre.

Angelica Kauffmann, Portrait de Johann Joseph Kauffmann, 1761-1764, huile sur toile, 63 x 50 cm, Musée d'État du Tyrol, Innsbruck


Celui-ci lui déconseille le milieu sulfureux de l'Opéra, où les artistes sont souvent traités en parias.
Angélica suivra donc le chemin de la peinture, deviendra très en vogue dans la seconde moitié du XVIIIème siècle et devînt une portraitiste renommée en Europe.


Angelica Kauffmann, Autoportrait, vers 1770-1775, huile sur toile, 73 x 61 cm, National Portrait Gallery, Londres






samedi 15 décembre 2018

Pour la 130ème de l'Herbier


Grazie, Krist Dimo ! 

Les brins de l'herbier sont très touchés de votre nouvelle participation à nos pages par le prêt de cette œuvre.
Nos mots salueront encore une fois votre talent. Merci !


œuvre de Krist Dimo

jeudi 15 mars 2018

Page 104 À l'horizon de Paul Bennet







Paul Bennet - Familiar-Ground



Un grand merci de vos participations autour de ce superbe tableau.






Il avait peint la mer


Il avait peint sa vie en bleu, un bleu profond veiné de rêves, témoin d'un été lumineux.
La mer a débordé sur le bleu, frange d'écume en robe blanche aux sonorités si étranges,
mi-bercement, mi-roucoulade, sur fond de ciel un peu blafard.
La mer a roulé sur ses flancs la mémoire du levant aux ocres empourprées dès l'aurore, la couleur de ses sillons d'argent dérobant à l'horizon bohème toutes les nuances sublimées.
Elle a frémi sous les falaises, d'effleurements en estocades, d'ombres sournoises en cordons pâles.
Sa vie n'est jamais renoncement, dans l'obscur ou dans la lumière, dans les froissements du silence ou ses écarts si tempétueux.
Il avait peint sa vie en gris, le gris de la désespérance ou peut-être celui de l'oubli.
Comme des images en noir et blanc, au parfum suranné de l'enfance, des belles histoires déjà fanées.
Bleu ou gris, c'est toujours la mer, cette musique dans la brume, ces déferlantes sur la grève, cette écriture de l'amour.
Elle chante toujours la mer, elle donne puis elle reprend, un jour, des nuits à l'écouter...

Balaline








 

"Paysages"


J’aime les paysages
Âges de la vie
Vie à vivre chaque jour
Jour qui rit, jour qui pleure
Pleure avec le soleil
Soleil en larmes
Larmes de lune
Lune de l’adolescence
Sens en éveil
Éveil de la poésie

Poésie des paysages.

Laura VANEL-COYTTE
http:://wwww.lauravanel-coytte.com








 
Ciel d’équinoxe
L’océan à l’assaut des dunes
Plage ensanglantée

Josette










Pour un dernier adieu


Devenir la vague
Plume de soie
Qui irise et transfigure
Parfois
Hurlante et dévastatrice
Ouvrir le coffre des impasses
Où nos chemins se dispersent
Où les voiles prennent le large
Le chant des bateaux t'emporte
Le sable vit et se répand
Part à la conquête de la dune
Recouvre et berce
S'ouvre sur la lumière
Des coursiers du bonheur
Des chevaux déchaînés
Saoulés d'espace et de liberté
Qui galopent sur la crête de nos rêves
Un soir, ils se retrouvent
Affalés, éreintés, éteints
Noyés
Dans la lueur turquoise
Qui a pour nom beauté
Pour un dernier adieu

© marine Dussarrat







 












Le vent, l'océan et le peintre


Le vent vocifère, glapit, invective la plage désertée.

Noroît insensible
Sur la plage aux crustacés
Ni BB*, ni touristes

Il aime ce temps, l'apprécie, le recherche. Ciel colérique+ océan bouillonnant= tableau fascinant. De quoi exalter sa créativité. L'artiste solitaire, poète à ses heures, parle aux nuages, versifie sur leur neige ourlée fumée de bois.

Au coeur du tumulte
Bousculé, tiraillé
Mais
Son coeur si serein 

Sans pinceaux, ni crayons, il peint avec ses yeux, son âme fervente. Cet amer émeraude! Et là! Là! Ce vert sapin si profond, si hermétique qu'il se heurte à ceux, mouvants, de l'océan. L'eau répond à l'appel du vent. Vague après vague, elle roule encore et encore ses mots abyssaux, ses verbes inconnus. Puis vient, hargneuse, baver son sel aux pieds du peintre indifférent.

Sur la grève
Éphémère
L'éloquence marine.
Page abstraite
Écho romantique
Celle de l'artiste
.
Martine MADELAINE-RICHARD

*référence à BB: Brigitte Bardot et sa chanson:  La Madrague
                  "Sur la plage abandonnée/Coquillage et crustacés/Qui l'eût cru déplorent la perte de l'été/
               Qui depuis s'en est allé"









Calme encore, le temps !
L’océan s’alanguit, mou,
L’horreur dans le ciel.

 ©Serge De La Torre
http://instantsdecriture.blogspot.fr
http://decoeuretdencre.blogspot.fr







Horizon marin

Dans le soir incertain, le ciel a décrété la confiscation des étoiles. La nuit bâillonnée ne sera bientôt plus que plaintes, tumulte de l’horizon épousant la vague en vagissements orgasmiques.
Le sable du rivage, maquillé d’ocres, malmené d’écume, se noie dans l’indécision entre bleus et verts. Quelque part, menace indéfinie, la bouche des abysses broie le souvenir grinçant des coques englouties et la rouille des nuées s’élève au-dessus des eaux.
L’Homme, depuis toujours, paie son tribut à la mer.

Adamante Donsimoni
https://le-champ-du-souffle.blogspot.fr/





Le coin des retardataires

 
 
En terrain connu on ne devrait avoir peur de rien
Pourtant je sens que la mer est en colère, elle se détache de la terre,
elle ne veut plus lui coller à la peau
La terre sans elle sera boue grise
L'estran ne sera plus jamais grève au sable doux et doré
le délaissé sableux de la mer ne sera  que marécage glauque
C'est alors que j'ai vu le ressac malmener une branche, la jeter, la reprendre, la faire rouler comme un noyé, sans se lasser de lui sucer la moelle.
Sous mes yeux la branche devint caïman, je le vis ramper dans la boue,  son œil méchant de prédateur prêt à me manger, moi la proie facile.
Dans cette vasière je m'enfonçais lentement incapable de voir les vagues qui voulaient en bleu et vert et en écume du temps nettoyer mes idées sombres.
Le ciel alors se mit à aspirer ces tristes visions.
Dans un bruit assourdissant il aspira la mer.
Alors sur la plage grise , la longue branche, laisse de mer,  bois flotté au bout de son voyage,  vint se poser à mes pieds.
À genoux j'ai remercier le ciel et l'océan
Dans mon atelier cette offrande deviendra œuvre:
"La bête à l'œil torve"

jamadrou © 11 mars 18  (A fleur d'image) 
jama.e-monsite.com
 
 
 
 
 
 
Tombé au creux de la vague
Sieur Soleil chavire
en un dernier bonsoir
colorant le crépuscule
des milles soucis d'un jour
que les flot borderont
dans un lit de sable...



dimanche 11 mars 2018

Proposition 104 - Paul Bennet



 
Paul Bennet - Familiar-Ground






Paul Bennet
Paul Bennet est un artiste Britanique qui peint de magnifiques paysages, plus abstraits que représentatifs, d'horizons marins, ainsi que celui que je vous propose aujourd'hui.
Il  s'est formé à l'institut de Surrey de l'art et de la conception. Il est maintenant reconnu internationalement pour son travail et a exposé ses peintures dans l'ensemble du Royaume Uni ainsi qu'à New York, USA et Hong Kong, Chine.
Il réalise aussi de superbes portraits que vous pouvez admirer ici 

 

Je lui ai demandé son accord pour nous prêter cette image, il m'a immédiatement répondu et envoyée cette photo. L'herbier nous permet de réaliser de belles rencontres et je trouve cela de plus en plus merveilleux. J'avoue que Facebook permet de bien belles découvertes.

Surtout n'oubliez pas de mettre son lien sur la photo quand vous publierez chez vous. https://www.facebook.com/Paul.Bennett.Artist/

Que l'inspiration vous accompagne (en haïbun ou prose, c'est comme vous le sentirez).

Merci à vous.

Adamante




































lundi 5 mars 2018

Proposition 103


N'hésitez pas à agrandir l'image. Ici nous sommes limités.  
La taille normale sort de l'écran et nous permet de vraiment bien voir les détails  
et ici, extra large, où il en manque un peu.
À vendredi.

Richard Dadd, Le coup de maître du bûcheron-magicien, 1855-1864, huile sur toile, 54 x 39 cm, Tate Britain, Londres       





détail de l'œuvre




Portrait de Richard Dadd, vers 1856
 
 Le peintre, Richard Dadd, débute sa carrière artistique tout à fait normalement. Mais après un voyage en Orient, il sombre peu à peu dans la folie.
Au point de devenir complètement incontrôlable : victime de pulsions meurtrières, il assassine son propre père !

Dadd est donc immédiatement enfermé dans un asile. À cette époque, ce type de lieu ressemble davantage à une prison où les "fous" n’ont pas vraiment de soins.
Il a cependant l'autorisation de continuer à peindre. C’est là où, pendant près d’une dizaine d’années, il va notamment travailler à cette toile énigmatique…
Le peintre Effrayé par l'idée même du vide,  passe et repasse des dizaines de couches de peinture pour chaque petite figure sortie de son imagination. Résultat : à certains endroits, la peinture est quasiment en relief !

Sa production en tant que "peintre aliéné" est connue du public de l’époque. La presse salue son talent extraordinaire, et l'Art Journal, ironiquement, lui reconnaît une "capacité à l’imagination indemne" ! De son côté, depuis sa cellule, Dadd continuera à créer jusqu’à la fin de ses jours. 

Et toujours pour source ARTIPS 







lundi 27 novembre 2017

Proposition 93 - William Turner


Pour vendredi prochain, en  haïku ou haïbun 
Un ou mieux, plusieurs...


Turner, je crois savoir qu'on aime !

 


William Turner "Lever de soleil sur un lac" Huile sur toile 122 x 91 cm - 1840- Tate Gallery, Londres


























vendredi 15 septembre 2017

Oups ! v'la la page 85

"Oups !"  Acrylique sur papier AD


Oups!

Oups est facétieuse. 
Et puis aussi coquine…
Elle est, croyez-moi !
Autant marrante que maline.

Chaque jour, elle nous offre quelque nouvelle prouesse.
Une surprise, quelqu’étonnant spectacle parfois !

Pleine d’entrain, elle danse, ce matin. Folle sarabande, sur musique enlevée : elle est seule à l’entendre.
Elle fait d’une main, des cercles sur sa tête, gardant, au nez, le doigt pointé de son autre menotte.
Aussi nue que ver, elle arbore triomphante une moustache de multiples confitures, 
Elle va dans les halos de lumière, à peine troublée des regards qui se voudraient choqués ou critiques.
Ses mimiques réveillent nos rires, pourtant chargés de rêves Et d’une nuit moite, trop courte.
Comme nous éperdue de chaleur, vague, elle vire dans le plus magnifique tremblement : 
Ivre du plus pur plaisir! Oh ! parfaite innocence !

Oups est facétieuse. 
Et puis coquine aussi…
Elle est, croyez-moi !
Autant marrante que maline.

Haute comme trois Pets de nonne, 
Partout encore, enrobée des rondeurs de poupons!
Notre petit soleil sera, dans un moment, reparti dans sa lune.
Sumo, ébahi, une couche lui fera l’effet d’un coussin.
Ses pieds lourds dans la terre sèche, 
Lèveront, en tas, les brindilles du chemin.


Elle est marrante. 
Et puis maline…
Petite Oups! Elle distribue à qui veut, 
Des câlins sucrés de princesse,
Des baisers de fraise, des bisous de praline ….

Serge De La Torre
Poésie dédiée à Héléna, magnifique petite fille.


"Oups!" AD


Oups...

Le clown Oups est malade.
Mais qu'est-ce qu'il a l'auguste, qu'est-ce qu'il a donc...
Zou en piste bouffon, en piste crénom !
Le clown blanc s'impatiente, les pitchouns le hèlent...
Son contre-pitre, l'auguste de l'auguste
Pas si bête que ça, sait lui...
Chagrin d'amour, m'sieur Loyal, chagrin d'amour !
Carmen sa belle écuyère le trompe avec le dompteur d'éléphant, Babar de son p'tit nom...
Bleu au coeur, de quoi voir rouge, vert de rage...
Le clown Oups est malade, enfermé dans sa loge,
Son contre-pitre s'interroge, que faire, tout défaire ce soir... ?
Soudain, une détonation glace les sangs,
Oups ! Oups s'est donné la mort, silence de mort, une longue minute... Lui qui faisait pleurer de rire.
Le spectacle continue, en piste les artistes,
Carmen, Babar et les autres feront leur numéro.
Saluer, sourire, épater, amuser... Amuser, même l'âme en peine,
Demain, dans la gazette, aux faits divers on lira :
« Un clown se suicide, sous son costume de lumière un homme bien sombre...»


jill bill



"Oups!" AD


Grand dilemme.


Coloré et ramassé
Aujourd'hui me fait clown.

Je laisse de côté les ronchons les grincheux
Aujourd'hui me fait rire de moi.

Tendresse et compassion
Aujourd'hui me fait je t'aime.

Oui, j'ai plusieurs visages. Et alors ?
Voilà,
... Je l'ai dit !

Françoise, la Vieille Marmotte, 13 septembre 2017

Note de l'auteure : pas de lien, c'est volontaire.



"Oups!" AD

 Oups

Oups, j’ai oublié de dormir, j’étais tellement occupé à lire
Juste envie de savoir la suite, pas envie de fermer les yeux

Oups, je crois que me suis endormie pendant le film au cinéma
Juste envie à ce moment là de dormir, fermer les yeux

Ne pas dire oups au moment de mourir, ne pas mesurer
Ne pas lésiner, vivre à fond puis dormir pour toujours

Laura VANEL-COYTTE
 








Oups: 
Ah si j'avais pu naître nain de jardin ?
Mais non :

Je fus, d'abord, trois petites pommes,
Je fus, ensuite, rond comme un ballon,
Je fus, enfin, petit, trapu, joufflu,
Je naquis Oups,
Oui, Oups tout simplement.

Mon cœur est gros comme mon bidon,
Ma tête, pour un oui comme pour un non,
Devient rouge, verte, bleue, jaune citron.
Mes jambes s’arcboutent pour avancer
Sur deux pieds mal équilibrés.
Je suis Oups,
Oui, Oups tout bêtement.

Petit, c’était drôle,
Jeune, c’était complexant,
Adulte, c’est encombrant,
D’être Oups,
Oui, Oups bien tristement.

Moi qui aurait tant aimé,
Dans un jardin d'enfants,
Être, Prof, Atchoum ou même Grincheux,
Juste un instant,
Je me demande à quoi cela rime
D'être Oups et différent ?


ABC



"Oups!" AD

Colorée irisée
La lumière m’a aimée
Aujourd’hui j’hésite à sauter
J’ai peur de me briser
Je suis une goutte de pluie et j’attends
Oups ! Je me suis évanouie évaporée
C’est fini !

Jamadrou
jama.e-monsite.com    le 9 septembre 2017



"Oups!" AD
 

Est-ce un clown triste ou joyeux ?
Un clown étonné ?
Est-ce le monde échevelé ?

Il tâtonne encore, le petit être venu de quelque part dans un coin de nos plurivers. Son langage à lui passe par les couleurs. Il peut à souhait se faire invisible ou coloriser son espace. Il a observé les humains et apprend en tâtonnant à se faire une enveloppe corporelle.
Il tâtonne et il hésite. Ce monde lui parait si "foutraque". Allez savoir pourquoi il s'est entiché de ce mot déjà désuet ...foutraque, foutraque, foutraque. 
Il traque les intelligences, les choses, les écueils, les mots. Ici le langage passe par les sons et les signes. Il les décortique, les associe, les réunit.
foutraque ! 
Oups ! Celui-ci, il a adopté dès qu'il l'a entendu. Un simple son qui veut dire tant ! Qui traduit si bien l'état d'étrangeté de ce qu'il observe comme celui du désarroi qui l'habite, maintenant qu'il est arrivé sur terre, ni vu ni connu.


©Jeanne Fadosi, sur les mots de la proposition 84 de l'Herbier de poésie
             http://fadosicontinue.blogspot.fr/search/label/l%27herbier


"Oups!" AD

 
Malédiction noctambule


Avancer sur la pointe des pieds, pour ne pas déranger. Peur de faire du bruit, de se faire remarquer, de heurter un meuble, de faire tomber un verre, un vase, un quelque chose qui se brise et ruine vos efforts de passer inaperçu.
Surtout ne pas respirer trop fort, se faire tout petit, se fondre dans le paysage, furtif comme une brise, s’effacer, ne pas faire craquer le parquet, devenir plus invisible et plus léger que l’air. Ne pas douter surtout, ne pas douter… être un félin, voilà ! Une ombre parmi les ombres.
Et bien évidemment, à force de tant de précautions voici qu’arrive l’inévitable, la maladresse ultime qui ruine l’entreprise. Patatras ! C’est trop tard, le bruit résonne comme le glas.  Alors, quand la lumière s’allume et vous révèle, on adopte le sourire de l’imbécile en déconfiture, la posture cramoisie du pauv’gars pris en faute qui rêve de disparaître en terre.
Oups ! une belle entrée ratée.

           Adamante Donsimoni
 LE CHAMP DU SOUFFLE  
"Oups!" AD




Je vous invite à revisiter la page sur les herbes, de nouveaux textes sont arrivés, 
Celui de Jill et de Serge, il serait dommage de les manquer.

et puis...

Merci de vos participations 
vos textes sont des lumières qui éclairent merveilleusement 
les différentes couleurs de nos vies. 
AD




 Le coin des retardataires :


J'ai eu la curiosité de passer vous voir
J'ai été éberlué
Votre vie ne ressemble pas à la mienne
Pas du tout

Je suis Oups
Je fais des bulles
J'ai une bonnet à pompon
Et des jambes en accordéon
Je suis le pantin coloré
Qui fait plaisir aux enfants
Quand ils me voient
Ils sont contents
Et moi aussi
J'aime leur compagnie


Marine




vendredi 28 avril 2017

L'enfance pour la page 76


Je pense qu'il est nécessaire sur cette page de rappeler que l'herbier est réservé à des textes libres, sans rimes, des textes épurés qui reflètent l'instant dans sa simplicité fondamentale et que nous devons tendre vers la plus grande sobriété.
Je vous remercie d'y être vigilants.
AD


La vendeuse de fleurs  Georgios Jakobides




La môme à Georgios...

De corvée
A chaque soleil
Que l'bon Dieu fait renaître...
Hier des allumettes
Aujourd'hui vendre des fleurs
Sur l'trottoir
Demain, ah demain...
Qui sait
De quoi est capable
Le père Georgios
Pour un franc six sous... !

Achetez mes pensées
M'sieur, dame
Un bouquet contre une pièce...
Les mêmes mots aux lèvres
Les mêmes maux
Matin après matin
Pour la môme rapiécée
Morte de fatigue...

C'est vrai
Qu'elle ferait
Une bien jolie morte...












               Simplicité, abandon et retenue. Elle porte un sarrau rapiécé aux couleurs de la forêt.
Paisible, elle s'est endormie,
Elle présente un moment les traits poupins de l'enfance qu'elle vient tout juste de quitter.
Son corps épouse les lignes du parvis et se réchauffe
aux derniers rayons du soleil qui reflètent sur son visage la chaleur de la pierre.
Elle dort.










Anouch, un bien joli prénom
Qui n'a pourtant pas bonne réputation.
Manouche, manouche, manouche…
Dans le village la petite pauvrette ne fait pas ripaille
Souvent en haillon et cheveux en bataille
Elle fait peur aux enfants, assise devant l'église
Ses fleurs et ses petits paniers ronds posés bien à leur guise.
On dit qu'elle est sorcière,  bohémienne de misère
Rares sont ceux qui la regardent, qui s'arrêtent.
Et des paniers qui en achètent?
Un jour un p'tit garçon tout mignon
Tire la main de son papa dans sa direction.
Le papa dit « bonjour Anouch »
« Je voudrais bien deux petits paniers ronds
pour aller aux champignons. »
Anouch sourit et donne deux petits paniers ronds.
Le papa du petit garçon bien mignon
lui tend des euros et une invitation.
Il a vu dans ses yeux la bonté
le sourire et la lumière.
Trois jours après,
c'était les 6 ans du petit garçon bien mignon
qui a vu arriver à son goûter d'anniversaire
la plus belle des petites fées !
A sa main gauche un joli panier rond
empli de bonbons
à sa main droite une baguette.

Elle était venue de loin à la recherche de l'Amitié
et voilà qu'elle l'avait trouvée.


jamadrou © 24 avril 2017  (A fleur de peau)





Puissants !  Oh ! Inutiles jouisseurs !

Enfant sacrifiée, en attente de fortune !
Porteuse de misères et de loques fanées.
Marchande du plus beau : de l’inutile…
Pourvoyeuse de l’éphémère, de la nature sans profit :
 Petite vendeuse de lavande, et d’autres plus humbles fleurettes.
Lasse, tu t’es assise,
Au seuil d’un palais :
Tombée là, épuisée,
Finalement, fermée aux tristesses du monde,
Tu dors, fillette, et tes rêves sont loin !
On ne t’a, dans nulle de leurs écoles, appris à penser le destin que tu vis :
Alors, d’un rayon de soleil, tu te fais un régal ;
D’une marche, d’un mur chaud, le plus doux des reposoirs,
Et d’une lourde chimère affamée,  le plus charmant des jeux-songes.
Libre, adossée à la pierre de l’histoire, tu imagines le goût d’un  autre monde.
Celui, où enfin règneraient pour tes semblables,
Le droit de vivre son âge, et celui de devenir.

Puissants !  Oh ! Inutiles jouisseurs !
A quoi bon le pouvoir qui est le vôtre, s’il n’est celui de protéger sa vie ?
A quoi bon vos opulences, si elles ne servent à rendre douce l’existence  des enfants,
Et puis la route des ventres creux, le sort des fragiles !

Serge De La Torre







Rien ne vaut son doux visage

Elle baisse les yeux
Ne passes pas ton chemin
Arrêtes là ta course
Aujourd'hui prends le temps
Regardes la
Donnes lui un sourire
Rien ne vaut son doux visage
Elle observe un monde hors de portée
Seul l'oiseau est son ami
Comme lui
Elle attend que le soleil la réchauffe
Si le vent se lève
Il fera  encore un peu plus froid

Ne passes pas ton chemin
Rien ne vaut son doux visage





 



Oubliée l'âpreté
de sa vie de mendigote
Caresse du soleil

Se connecter au grand tout
rêver aux illusions perdues

©Jeanne Fadosi





  


L’enfant des fleurs

Elle ferme les yeux
Elle a quitté le gris, le froid
Elle a quitté la misère, le poids qui plombe l’âme et la cantonne à l’ombre
Elle a quitté la rue, ses cris
Elle a oublié les affiches, les paroles adultes où tout est duel et peur
Elle a oublié ce monde où tout semble se résumer en deux forces opposées
Dans une autre vie, vendeuse d’allumettes
Dans cette vie, vendeuse de fleurs
La petite main des pavés qui propose ses fleurs
L’enfant pauvre, oubliée, vient de s’endormir
Le parfum des bouquets chatouille ses narines
Son cœur se réjouit
La petite princesse des fleurs
La démunie, la va sans rien
Danse sur le rire du rêve
Belle de cette liberté qu’offre le dénuement sans attente :
Savoir profiter de l’instant magique qui se donne à qui n’a rien
Dans son monde, sourde un rayon de lumière
Il traverse ses paupières
Et soudain les passants s’arrêtent
Là, sur les marches, un petit soleil vient de s’allumer
L’enfant
Sans défense
Leur montre le chemin
Le rire, nourriture essentielle de la vie, prend sa source dans l’abandon
Dans la confiance
La vie ne se résume pas à ce que l’on possède
On ne possède pas la vie, c’est elle qui nous possède
Certains amassent en un désir inextinguible
Piétinent, détruisent, manigancent, se goinfrent, affament et tuent
Ignorant qu’à ses richesses se lit la pauvreté du monde.
L’enfant des fleurs le sait
Un parfum, rien qu’un parfum
Et voilà qu’un sourire allume le feu de son cœur
Il s’embrase en un rire gigantesque
Et tout se métamorphose
Toi qui passes et qui la regarde
Ne sens-tu pas la nécessité de ce rire salvateur dont ton cœur a si faim ?
Que sont ces deux rides de désespérance qui barrent ton front ?
Ce sérieux qui te fige l’âme et te glace ?
La vie possède en elle tout ce qui te manque et pourtant vit en toi
L’enfant qui dort, le ventre creux, l’œil cerné de fatigue
Là, devant toi, le sait
Ce pourrait être toi
Toi, dans la pureté de l’Être
Toi, dans un élan d’amour.










Le coin des retardataires


Dans le coin de l'église réservé aux pauvres,
une fillette, assise  et tête renversée semble dormir...
Elle ne dort pas.
Un panier de fleurs en offrande sur les genoux, avec cette ferveur et cet abandon douloureux
que rien ne dérange, elle prie pour son petit frère
que les anges du ciel ont emporté au Paradis...

Chantal R. alias Tootsie



Enfance soie aux cernes bleutés
Petite âme en désespérance
Ni le froid de la pierre
Ni l'indifférence des passants
Ne sauront altérer la douceur du sourire
En attente du premier soleil
Caresse maternante sur voile de tristesse
Cette onde bienfaisante comme une mère aimante
Lentement glisse et réchauffe
Permet aux rêves de s' ouvrir
Comme la fleur s' épanouit
Moment privilégié où s' endort la misère
Quelques instants volés à l'innommable
Où l'espoir a soudain un goût de friandise

Balaline