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vendredi 15 février 2019

La page 136 est arrivée


MarHak



Cascade d’or :

Au fil de la vie, chaque paysage emplit sa garde-robe de nos souvenirs et s’habille de la richesse de nos regards.

Sans mot, sans voix
j’écoute la cascade d’or
son chant d’eau

Verrais-tu seulement ce que j’y vois ? Te souviendrais-tu de nos escapades ?

A fleur d’enfance
renaissent les souvenirs -
notre torrent alpin

Là-haut, tout là-haut le glacier recule lentement, en bas la cascade nous enchante.
Entre pont et barrages d’un jour, se bousculent nos jeux d’alors, fous rires et inconscience…

Aux couleurs chaudes
se mêlent bleu et vert tendre
l’été s’installe

Tant de saisons depuis ont défilé, parsemées des multiples nuances de la vie. Couleurs et nuances se coordonnent. Les unes faisant échos aux autres, du printemps à l’hiver, oscillant d’hier vers aujourd’hui et réciproquement… Goutte à goutte, la clepsydre s’écoule. Les années passent…
Seule, je contemple le paysage, en remontant l’horloge des ans…

Un tableau
m’y voilà, nous y sommes
c’était hier

sans toi l’absence s’y incruste
aujourd’hui

ABC






Comme le tableau de MarHak
Naître, voguer et disparaître
La vie, n'est point banal cadeau
Élixir ou poison
A la veine ou déveine
Selon que nous soyons
Puissant ou misérable
Noir ou blanc...
Je ne suis ni pauvre, ni pleine aux as,
Ni sombre, ni claire
J'aime à dire colorée
Comme ce monde, cette peinture 
Où une coquille de noix
Cingle vers l'horizon
Tantôt chahutée, tantôt paisible...
Sans jeter l'ancre
sans jamais abandonner
J'arrime mes jours
Voile gonflée
Front face à la tempête
Faiseuse d'avaries
Elle arrive à me trouer, je recouds
Elle me troue encore
Je re'recouds, et tiens bon,
   La mer s'en finit toujours par tomber...
Corne de brume
  Pour les matins
A couper au sabre,
 Chanson aux lèvres
Pour les soirs heureux
 A sabrer une bouteille 
   Douce ivresse du contentement...
 D'un soleil à l'autre
 embarquer dans l'aube nouvelle
d'un hisse et haut









Voiles déployées
Comme un grand bateau blanc
Sous un ciel turbulent
Qui se laisse emporter
Bousculer vaillamment
Toutes voiles dehors
Fanions qui claquent au vent
La vie est diablement fascinante
Pleine de peps, de folie
De dangers, de couleurs
Sans prévenir
 L'eau assaille, ruisselle
Gronde, clame à tue-tête
Le voilier tangue et rebondit
Il rit dans sa cape
Il aime l'aventure
La course, le combat, les défis
Les rencontres incertaines
Qui mènent aux iles d'or
Paradis des vainqueurs








Dans le silence des mots tus, je me noie dans la contemplation de la peinture. Peu à peu l'eau et les algues. Peu à peu le sable et la tache.
Épave sur la plage
dans le clapotis d'écume
flaque rouge sang
Les traits de l'outil, pinceau ou couteau, ont fait vivre la peinture. Les coraux se meurent. Le bois flotté fait sculpture et remplace les vivants.
Quand tout fait mirage
pour crier mon désarroi
je n'ai plus de mots.
Alchimie étrange que ce mélange de rage et de douceur, la prairie sous-marine, désertée par la faune, fait linceul. Repos éternel, bercé par la houle.
Quand tout fait naufrage,
je n'ai même plus de colère
sans résignation.



Illustration musicale
Debussy, La cathédrale engloutie









Floïde, fils de Cahout, petit fils de Cahout


Au fond, tout au fond de la grande forêt aux arbres vertigineux,  le soleil n’atteint jamais le sol.
Mousses et lichens-
Elle se promène sans peur
La grande limace
Sous le couvert des branches tissant une toile vert bouteille ,  Floïde, fils de Cahout, et petit fils de Cahout, s’ennuie à mourir.
Une… deux… trois fourmis…
Noires comme le jour
Sans ami et sans joie
Floïde  se morfond en soupirant très fort. « Qui souffle ainsi  à m’assécher le dos? »  se plaint la grenouille verte. « C’est moi Floïde, fils de Cahout et petit fils de Cahout ».  « Cahout? Jamais entendu parlé. Pourquoi ce vent sur mon teint satiné? ».  « Parce que je ne sais pas quoi faire. C’est casse-pieds! ».   « Ah bon? A ce point là? Allez, suis-moi petit Floïde! »
Nappe d’eau dormante-
Feu d’artifice
Des libellules
« Alors Floïde? Un bon bain, ça te dit? » . »C’est que… » hésite le petit Cahout.  « Quoi? Cela ne te fait pas envie avec ce temps sec? ». Floïde avoue, piteux « Je ne me suis jamais baigné. C’est défendu ». « Défendu? Pourquoi? » s’étonne la grenouille. « Je ne sais pas. C’est interdit, c’est tout ».  « Bah, sûrement des bêtises d’adultes qui ne veulent pas que tu te baignes tout seul. Mais je suis là pour te surveiller. Allez viens! » Et hop!  Le batracien saute à l’eau et,  hilare, asperge le petit Cahout.
Aux reflets de l’eau
En ricochets
Moult éclats de rires
Floïde ivre de bonheur plonge et remonte couvert de feuilles et d’algues. Il barbote, frappe le liquide, fait des bulles. Tout à son allégresse ne s’aperçoit pas qu’il se délave à vue d’œil. Le voici jaune comme un citron.  Qu’importe. Il n’en a cure. C’est si bon la vie quand on a un copain!



Galerie de tableaux:







L’eau et le bois mort

De l’eau, le soleil, comme de la mère et père tout à la fois, l’enfant.
Du milieu aquatique, le bleu reflet de ciel, le vert. L’air nourricier indispensable aux racines joue d’échanges gazeux à la surface du magma.

Une fougère
quelques algues alanguies
et le bois mort

Il flotte dans le courant
un grand désir d’ascendre

Le monde balbutie, expérimente formes et mouvements, couleurs et parfums. Déjà il est en partance pour sa fin. L’or du printemps est éphémère.

Vivre c’est s’user
aux frottements incessants
du temps qui passe

Le rouge n’a qu’un temps, il brûle puis doit laisser place. La cendre succède au feu, c’est la loi.

Tenir n’est pas vivre
vivre n’est pas soumettre
vivre c’est être

Vivre, c’est comprendre la nécessité de composer à chaque instant avec le chemin, de s’arrimer, racine bien en Terre, afin d’accueillir le ciel. Demeurer tout à la fois souple et droit, c’est cela la maîtrise.

L’homme déterré
déboussolé, titube
au final, noyé.









vendredi 29 septembre 2017

Et voici la page 87






 
L'image de MarHak ne nous a pas laissées indifférentes et c’est bien.
Voici venue l’heure de la découverte.



Et pour ouvrir la page, je rajoute ce commentaire de Quichottine :

Il est sanguin, elle est solaire
Mais est-ce une raison pour ne pas se plaire ?
Pour ne pas s'aimer ?
Le peintre a tranché, il a dit "non".






Questionnement...


Le rêve c'est quoi au juste songea Alice haute comme trois pommes... ?
Le rêve c'est le contraire du cauchemar répondit son nounours !!
Alice, nullement étonnée de voir parler son ours, renchérit...
C'est quoi au juste un cauchemar mon Teddy... ?
C'est un pays des non merveilles peuplé d'étranges choses,
bestiaire monstrueux, ô ne tombe pas dedans, c'est, cauchemardesque !
Voilà pourquoi j'existe, pour veiller sur ton sommeil rose bonbon bienheureux.
Je suis une fillette curieuse comme le dit monsieur Carroll,
Emmène-moi, je saurai tous les apprivoiser !
Le fantôme noir comme le pélican à un oeil, Barbe Rouge, le diable gris,
la raie jaune, la cigogne vautour, la main qui coupe les petits enfants en deux, cinq et sept morceaux !
NON ! Je ne peux pas, j'ai promis à tes parents de veiller sur tes nuits !
Je vais te raconter une belle histoire, tu veux bien... ?
Bon, celle du Père Noël alors, j'ai envie d'un lapin blanc aux yeux framboise vêtu d'un pardessus avec une montre de grand-père...
Que ton rêve soit exaucé, ma jeune Alice.


jill bill







À quoi bon?


À quoi bon, chercher à reconnaître ce que le peintre a voulu représenter ?
À  quoi bon, vouloir savoir ce que l’artiste a pu vouloir dire ?
Pourquoi ne pas seulement se laisser happer  par les couleurs vives ?
Pourquoi ne pas seulement laisser les émotions intenses nous emporter ?

Apprendre, lire, regarder de tous ses yeux, observer, scruter pour comprendre
Mais aussi ressentir, aimer, détester, s’attarder ou fuir hors des modes et critiques.
Chercher à savoir plus pour mieux voir mais aussi être un œil et un corps touché
Par une œuvre qui fait réagir, vomir, pleurer, se réveiller, s’endormir, rêver

Laura VANEL-COYTTE
 http://www.lauravanel-coytte.com/



 



La planche tangue

Né de l'océan
Il a surgi avec violence
Comme un cétacé
Il veut voir le firmament
Et moi et moi
Je suis le petit canard noir
Sur ma planche qui tangue
Sur la houle qui roule
Je veux tout voir
Le noir, le rouge
Le jaune, le blanc
Et surtout le bleu
Toutes les couleurs solaires
Et celles du ciel
Admirer les gros nuages
Respirer, respirer
Le bon air du large
Comme une baleine
Comme un dauphin
Comme un cormoran
J'ai peur qu'un jour
Plus personne n'ait la chance
De s'emplir les poumons
Du frisson pur de l'espace


© Marine D




 



Il a surgi de l'onde, œil affûté sur le monde, poisson lune ou poisson chat. Ide* d'eau douce ou raie mantra*. Il aimerait vous crier les cimetières des fonds marins. Il le dit avec ses couleurs. Il le dit avec sa danse.
Il a bondi sa révérence pour épater le vidéaste.
Il a enluminé la falaise, hors de son liquide primordial.

à l'affût d'images
Qu'êtes-vous prêts à tenter,
voyeur d'agonies ?

pour sauver ce qui peut l'être
d'un sursaut d'humanité.

©Jeanne Fadosi

*les "fautes d'orthographe" sont assumées.



 



Le Cri du poisson.


Quand je suis arrivée au monde
Je venais de tomber du ciel
Chute vertigineuse
Amortie par le sable et la boue
Où j’ai glissé glissé
Pour enfin amerrir dans une eau claire
Reflet réel de mon ciel
La force de ma chute m’a fait toucher le fond
J’ai pris appui sur ce fond
Pour refaire surface
Et là, sur cette image sainte,
Vous me voyez m’éjecter de cette eau salvatrice
Expulsion
Œil étonné et bouche ouverte
Je crie à la Vie.

©Jamadrou





 

Chouette, c’est chouette,
Un hibou styliste des couleurs,
Séducteur, au clin d’œil de charme,
Invité, par sa princesse grenouille,
À la mare au diable,
Pour le bal des sorcières.

Chouette, c’est chouette,
Mais qu’en dira la chouette ?

©ABC



 

La chose

Une panique soudaine du troupeau l'avait laissé seul, loin de sa mère, au beau milieu du ventre chaud des lendemains... Il erra dans la nuit noire, l'âme en peine.
Ses cris creusaient le silence effrayant, traçant une quête sonore dans l'infini.
Tout demeurait en attente... La nuit l'écouta puis l'oublia. La vie se terra au fond de lui jusqu'au petit matin.
Dans la transparence cristalline de l'air, la lumière irradia peu à peu les êtres et les choses...
Les loups enragés l'avaient épargné et la peur desserra son étau.
C'était un petit mouton noir à peine sorti du ventre de sa mère !
Qu'ils étaient beaux les rêves d'hier ! Cheminant auprès de sa mère, tout baigné de lumière, enivré et joyeux, il possédait la terre sans y songer.
Dans ce monde sans boussole, où s'égouttaient encore des voiles de brume au-dessus des flaques d'eau, vacillait l'espoir.
Soudain surgit d'une flaque une forme immense enveloppée de bleu où rutilaient l'or et le rouge...
Une Chose à la crinière illuminée de lumière d'où émergeait une tête à cornes, se dressait devant lui, semblant prendre d'assaut l'Horizon...
Des frissons d'épouvante figèrent le petit mouton noir sur place. Il lutta pied à pied contre les forces mauvaises qui habitaient sa tête...
Une main levée semblait prête à s'abattre sur lui... Déjà son âme pulsait, tourbillonnait, voulant s'enfuir de la prison de son corps...
Il sentait la vie le quitter !

"N'aie pas peur, petit", tonna une voix mâle, "Je suis ton père et je viens te chercher"....

©Luciole



 


Monologue en forme de dialogue.


Toujours prolixe Monsieur de Mar Hack ?
Qui êtes-vous Monseigneur ?
Génie ou mystificateur ?

Les deux ma Petit' Dame.
À prendre ou à laisser, c'est vous qui décidez .....

Au Minotaure, vous me fîtes penser
Et puis au fils d'Ariane

Au fils d'Ariane petit' Madame ?

Mais non, au fil d'Ariane, vous êtes tatillon !
Peut-être à cause du rouge ? Le fil d'Ariane est toujours un fil rouge.
Mais qu'est-ce donc en bas, là ?
Ce gros pâté sur la copie ?

Pâté ? Qu'est-ce qu'un pâté ?

Eh oui ! vous ne pouvez savoir. Avec un clavier, aujourd'hui, plus de pâté !
Autrefois, écoute-moi petit
J'écrivais avec de l'encre, et une plume Sergent Major,
Si la plume était trop chargée
C'était un pâté assuré !
Pas le pâté Fouzitou, non, le pâté Gachatou.
Le pâté qui tâche,
Une grosse tâche noire, splash
Un geste d'humeur Monsieur de Mar Hack ?

©Françoise
Mardi 26 septembre 2017

P.S. Pas de lien. C'est volontaire  :-)




 



Tonitruance divine

Il surgit au-dessus des eaux, formidable, puissant.
Sa bouche grande ouverte lance un cri inaudible qui pourtant réveille les formes.
Il dégouline avec superbe sur des lambeaux de robe, plus versatiles que les nuages.
C’est la fourmilière de l’indéfini qui grouille là. Partout les eaux se cherchent pour se réinventer.
Parfaite éclaboussure d’un masque de Bali peu amène, une sorte de mouton Miro-ien, en appui sur sa queue lui fait face. À son côté, un genre de moaï au nez bleu observe l’esquisse d’un Modigliani à perruque blonde, perdu dans les plis de sa robe.
Tout ici est aux aguets pour saisir la tonitruance divine.

Mais à bien y regarder, si la bouche devient visage, ce génie des eaux, ce cétacé ubuesque évadé des grands fonds, n’est peut-être rien d’autre après tout que Ma Dalton, le colt à la main, dans sa robe bleue ouistiti, assise sur un masque Vénitien et regardant passer un mouton en gondole.

À la vision du peintre s’ajoute mon délire, j’en conclue donc, me référant à la sagesse chinoise, que « tout dépend du point de vue où l’on se place et de l’idée que l’on s’en fait ».

©Adamante Donsimoni


 

 


vendredi 14 avril 2017

Pays d'Âme pour la page 74








Le pauvre orpailleur...

Il avait picolé
Plus que de raison
Le pauvre orpailleur
Refait le monde
Renversé son verre, saoul,
Sur le zinc du comptoir,
Vidé ses poches de ses quelques sous...

Le cuivre du Cognac
En taches d'or
Cet or tant cherché
Qui rend fou...
Lavé et relavé le sable
Des rivières,
Usé son regard au tamis
Et sa patience,
Ressemblant à un Robinson
Maigre et barbu...

Il avait picolé
Plus que de raison
La pauvre orpailleur...





A fleur de pinceau   

Il est un pays que je dis japonisant
Il est un pays où le champ est estampe
Il est un pays où l’homme a disparu
Il est un pays où la gravure est mémoire
Il est un pays où la matrice est relief du paysage
Il est un pays où les couleurs coulent dans les creux
Il est un pays où les cerisiers ne sont plus en fleurs
Il est un pays où l’arbre n’est gravé que dans le souvenir
Il est un pays que je peux reproduire à l’infini
Ce pays se trouve autour du point de fuite
Là juste au bout de mon pinceau.
  






Paysage d'âme

Quand on me demande d'où je viens, je réponds que je viens de partout et de nulle part
Bien sûr, je suis née quelque part et j'aime ce paysage de mon enfance et de ma jeunesse
Mais je suis avant tout du pays de mon âme qui se trouve entre la littérature et l'art
Mon paysage est un peu là-bas, un peu ici, un peu ailleurs et surtout dans cette œuvre
  
D'art que je regarde à cet instant ou dans ce livre dont je tourne les pages et qui me situe
Partout et nulle part: je suis en Russie avec Kandinsky, en Afrique du Sud avec Couderc
Demain, je repartirais peut-être pour le Maroc (où j'ai vécu) avec Moa Bennani ou Chraïbi.
J'ai choisi un pays qui me convient parce que mon âme s'y est reposée et excitée.







Taches d’encre
Rayons de miel
Au mélange des genres
S’amorce une harmonie

De dilemme en dilemme
Se compose
La mélodie de soi
Au jardin de vie









Ferme les yeux et dans un demi rêve au-delà du réel voici qu’apparaît le matin du monde.
Un désert de sable et un lac de mercure occupe l'espace au-dessus d'un orme pleureur.
Les larmes-feuilles deviennent ruisseau.
Elles s'engouffrent dans une faille sans même atteindre le lac.
Dans cette plaine aux ombres improbables, nul animal, nul humain que cet arbre  insignifiant pour rappeler que la vie peut apparaître.









Voici ce que les "apparentes uniformités" en noir, blanc et orange de Martiros Hakopian  m'ont inspirées. 

Il est toujours difficile de parler de l'âme des autres (et déjà assez difficile de parler de la sienne!). 

Le faire à partir d'une "image", sans plus connaître la personne, même s'il s'agit d'une bonne photographie de sa nature foncière, est plus complexe  encore : sans doute une gageure. 

Et comment trouver des mots qui aient quelque chance d'être juste ? 

Et comment encore ne pas risquer de blesser ?

D'ailleurs peut-être est-ce pour beaucoup ne parler que de ses propres horizons au prétexte de ceux de l'autre. Mais face à l'impossible, il n'y avait finalement qu'un risque, être tenté de ne rien oser.



Au-delà de ce point, est advenu ce qui suit : 



 Rousseurs d'émotions dévoilées 

Âme de contrastes floutés,
Lieu de projections fantasmatiques,
Âme de brouillard, de brumes flottantes et d’horizons lavés,
Âme où les plans se mêlent :
Hiers illisibles, présents  en rupture, et espaces brisés pour des lendemains imprécis.


Âme de roches,
De croûte blessée, où la rocaille cède par pans, et avec lenteur.
Terre nue bordée de forêts érigées en futaies incendiées,
Au loin, en ultime palissade.
Âme égale,
Qui flotte en perspective et pente douce dans un ciel roulé d’ombres et de nuages mêlés.

Âme  de failles profondes,
De crevasses, de fissures en formation, de falaises, enfin, sans pied ni fond.
Âme de coulées sombres,
Où se dessine quelque bête bavante qui souffle et dégouline : misérable, comme  en chacun.

Âme d’encre et de nuit noire
Qui fait un front, une vague passagère
Que suivent de près des teintes automnales,
Celle d’un sentiment presque caché.

Âme finement humaine,
En quête de paix, de douceurs vernaculaires.
Quand derrière l’apparent  tourment général  
Transparaissent les rousseurs d’une émotion masquée.

©Serge De La Torre








Vision d’une beauté
fantastique
fantasmagorique
couleurs chaudes
froides
attirantes
ne pas rester à contempler
se sauver
elle emporte tout
sur son passage
la lave
arbres
hommes
bêtes
charrettes
sont balayés
effacés de la vie






                                                                               





Le monde se rêve

Le demi-dieu du printemps préside au dégel.
Il s’extirpe de la dimension des eaux, réalise l’arbre et la pierre, cristallise l’or d’un soleil venu réchauffer la terre, semer la vie.
Dans ce chaos de glace encore à la dérive, dans ce chaos grinçant livré à la débâcle, des visages surgis du néant expérimentent la forme, leurs traits sont déjà porteurs de l’esprit. Certains, paupières closes, surgis des ténèbres intestines d’un lac sont déjà en quête de sagesse.  L’oiseau noir se prépare à son envol vers la lumière.
De chaque fissure, on pressent le germe d’une connaissance prête à conquérir le monde. Le ciel enfin différencié de cette soupe primordiale, pris d’un insatiable désir d’expansion, a commencé son évasion vers l’infini. Bientôt le premier cri accueillera le souffle et le monde sera, pour l’instant, il se rêve.

©Adamante Donsimoni


 
Le coin des retardataires :



Dans l'ocre du désert, ses sables tourmentés
Le bleu le gris le mauve d'un ciel toujours fuyant
Les nuages qui font et défont mille figures
J'aime à regarder se dessiner la fin du jour
Lentement voir se diluer
Un poisson, un ourson,
Au dessus des rivières sauvages
Au dessus des arbres de cobalt

S'épanouir la beauté des espaces inviolés
Incroyablement rares,
Occasion invoquée
D'un rêve éveillé
Et même si rien ne nous sourit
Juste pour un instant d'éternité
Juste pour le bonheur


                        Marine Dussarrat





Chemins d'ocre mouvant
Où l'irréel prend vie...

Entre l'azur métal
Et la courbe dunaire
La fuite sinueuse
D'un lézard des sables
Froisse le silence
Englué de sommeil...

Martine
http://martinemrichard.fr/blog/


 
 
 
 
Sous l’œil du cyclone
tous aux abris calfeutrés
Attendre, juste attendre.

On l'avait appelé Cook
son capitaine est le vent

Après l'ouragan
stupeur et désolation
ou soulagement

Courage et réparation
après l'orage tropical