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vendredi 8 septembre 2017

Des perles de pluie sur les herbes P.84



Perles de pluie sur les herbes


Août en canicule
beau temps pour les lézards
herbe sèche assoiffée

Dame nature transpire

Septembre en éclairs
s’est amorcé plein d’orages
herbe folle goutte au nez

Dame nature s'enrhume

Rentrée en beauté
Joli clin d’œil du matin
herbe perlée de rosée

Dame nature s'épanouit

Les journées s’en vont, les journées s’en viennent,
l’herbe pousse, sèche, s’emperle.

Dame Nature s’habille de la saison.

ABC




Regarder un nuage
qui flotte sur fond bleu
fouler l'herbe drue



Tapis odorant
offerte et constellée
- folle avoine
Herbe attractive
veloutée sous nos pas
toujours renouvelée


Gazon vivifié
par les gouttes perlées
 -  orteils mouillés

Marine D







"Moi je t'offrirai 
Des perles de pluie 
Venues de pays où il ne pleut pas " chantait Jacques Brel
En implorant "Ne me quitte pas[1]"

Moi, je t'offrirai
Des rimes bleuies
Par un ciel nimbé de soleil
Pour que tu n'aies pas froid

Moi je t'offrirai
Des herbes jaunies
Dont la pluie fera des hirondelles
Parce que je n'aime que toi

Laura Vanel-Coytte





Chronique vespérale.

Le linge est lavé
Le soleil encourageant
Le vent polisson

Le faire sécher sur le fil
comme pour prolonger l'été ...

Un gros nuage vient d'éteindre la lumière. J'implore le ciel de retenir la pluie. Le vent m'a-t-il écouté ? Le soleil fait de nouveau fête. J'aime sa caresse tiède sur ma vieille carcasse. Jusqu'aux prochains nuages. A nouveau un plafond bas. Teinté d'un gris monotone. Le vent frais joue les balançoires. Sur le fil les vêtements dansent.
Ô ciel ! Retiens encore une heure, juste une heure, les larmes de pluie qui s'évaporent de leurs fibres parfumées d'herbes et de liberté.

Instants au présent
Rémanences d'étés d'antan.
Temps de l'insouciance.

Goûter l'instant...
Impossible pourtant d'oublier que là-bas, loin vers l'ouest, un ouragan se déchaîne.
Difficile, dans le silence des jours, de réaliser que là-bas, loin vers l'est, les pluies de la mousson noient tout sur leur passage.

©Jeanne Fadosi, sur les mots de la proposition 84 de l'Herbier de poésie
mercredi  septembre 2017 de 16 à 18 heures





Perles de pluie sur les herbes


J'écoute le vent qui faiblit, les premières gouttes, la vie qui s'y glisse quand la terre frémit.
Promesses de l'aube d'un ciel chamarré, les herbes s'étirent en brins suppliants, leurs lèvres assoiffées par l'été ardent.
Désir de tendresse, besoin de caresses, les tiges fragiles se délectent enfin des baisers mouillés.
Les perles musiciennes allègent leur peine en jouant le chant des instants-bonheur.
Diamants éphémères sur leurs corps ténus, les herbes en fête s'offrent au levant.
La pluie en cadence, une belle danse pour matin farceur.
Que se disent-elles ?
J'aime imaginer les mots désuets d'un matin du monde dans sa pureté .
L'étoffe du temps a gardé le secret des perles de pluie, des perles de vie.

Balaline






Des perles de lumière sur les herbes.

En cette fin d’été parfumée d’automne, la pluie a maquillé les herbes. L’instant est unique, je suis sous le charme. Tout s’efface qui n’est pas lumière. Je voyage dans une pantoufle de verre* aux pays magique du strass. Je n’attends aucun prince. Et j’ai tout, absolument tout ce dont je peux rêver. Dans cette dimension, les richesses matérielles n’ont aucun sens.
Le diamant, conçu aux feux de la terre, masque sa lumière, le sage ne se répand pas.
Mais les herbes, par leurs racines, connaissent le grand dessous des choses, elles en témoignent. Je découvre la richesse de l’instant qui se donne dans cette symphonie du prisme que le vent balaie emportant avec lui une part de cet éclat d’éternité. J’ai déjà prélevé ma part. À l’éternité du diamant convoité par les Hommes je préfère celle de ce moment fugace et sans fin qui vit désormais aux tréfonds de mes espaces intérieurs.
La Terre connaît trop bien la convoitise humaine, qui porte la lumière doit la protéger des regards avides.
Voici l’enseignement des herbes ce matin et rien ne m’est plus précieux.


                                                                                          *et non pas vair, par choix délibéré.
Adamante Donsimoni
http://le-champ-du-souffle.blogspot.fr/



Et avec un peu de retard, le texte de Jil, il aurait été dommage de ne pas l'avoir ici :

Nostalgie...

Quand grand-mère paternelle décéda
Je dû dire adieu à ma campagne
Elle était mon paradis de môme, libre...
Père hérita de la maison de ville
Comme il en court tant de par les rues, semblables.
Adieu mon bout du monde, sans lampadaire,
Son chemin de terre en nids de poule.
Adieu les vaches au pré et le pot au lait,
Le maillot troué au fil de fer barbelé,
Le ruisseau aux salamandres et son saule têtard,
L'oisillon tombé du nid, le champignon après l'averse,
Les huttes de foin, nos cabanes de gosse,
La maraude,le poing levé du fermier et ses jurons.
Adieu les copains des 400 coups 
La bicyclette bleue, cheval de fer increvable,
Le short de mes étés sur cuisses de grenouille...
A la ville, à 14 ans, on devient une jeune fille,
De bonne famille, on porte la robe,
On ne fréquente plus les « mauvais » garçons...
On range tout dans l'album du souvenir.

A la ville mon père, à la ville
On s'enferme dans le noir, le dimanche, au cinéma.
Et la ville ma mère, et la ville
M'a vue pleurer un soir, dans le noir...


jill bill
« Les perles de pluie sur les herbes »
                              http://jill-bill.eklablog.com





 Et puis, pour terminer, le poème de Serge qui lui aussi aurait manqué à la page. 

 
Soif !

Ce matin, elles respirent mes herbes ;
Sèches et cassantes, jusque là,
Elles crissaient de soif sous le pas.
Ce matin, elles jubilent,
Abreuvées, enfin !
Le brin plaqué comme le cheveu au sortir du bain,
Vaillantes, elles ont traversé l’été si sec,
En leur cœur sans vitalité,
Toutes recroquevillées.
Réduites à leur essence,
Elles concentraient jusqu’à leurs odeurs,
Ce matin, elles respirent mes herbes!
Enfin, il pleut à verse.

Samedi 9 septembre 2017
Serge De La Torre

17 commentaires:



  1. Nostalgie...

    Quand grand-mère paternelle décéda
    Je dû dire adieu à ma campagne
    Elle était mon paradis de môme, libre...
    Père hérita de la maison de ville
    Comme il en court tant de par les rues, semblables.
    Adieu mon bout du monde, sans lampadaire,
    Son chemin de terre en nids de poule.
    Adieu les vaches au pré et le pot au lait,
    Le maillot troué au fil de fer barbelé,
    Le ruisseau aux salamandres et son saule têtard,
    L'oisillon tombé du nid, le champignon après l'averse,
    Les huttes de foin, nos cabanes de gosse,
    Le poing levé du fermier et ses jurons.
    Adieu les copains des 400 coups
    La bicyclette bleue, cheval de fer increvable,
    Le short de mes étés sur cuisses de grenouille...
    A la ville, à 14 ans, on devient une jeune fille,
    De bonne famille, on porte la robe,
    On ne fréquente plus les « mauvais » garçons...
    On range tout dans l'album du souvenir.

    A la ville mon père, à la ville
    On s'enferme dans le noir, le dimanche, au cinéma.
    Et la ville ma mère, et la ville
    M'a vue pleurer un soir, dans le noir...


    jill bill

    « Les perles de pluie sur les herbes »

    http://jill-bill.eklablog.com










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  2. Merci les filles, un délice... bien amicalement de la part de jill

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  3. Qu'il est bon et reposant de se pencher sur la simplicité et la beauté des herbes qui se jouent de la météo ! Toujours des beaux textes !

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  4. Quelle belle rentrée... avec le plaisir de marcher pieds nus sur cette herbe emperlée.

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  5. Et déjà, les coffres de nos cavernes d'Ali Baba débordent de colliers de perles, tous plus beaux les uns que les autres !

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  6. Merci Adamante, bises
    mon lien c'est ici

    http://emprises-de-brises.over-blog.com/

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    1. Merci Marine, je viens de comprendre ce que tu voulais grâce à la Marmotte.
      A l'avenir il serait préférable de ne pas noter ton adresse mel à la suite de tes textes mais plutôt celle du lien sur le blog. Je ne vérifie pas toujours lorsque je copie pour coller sur la page de l'herbier.
      Je rajoute le lien ce soir. J'ai effacé l'adresse mel. Quant à la Marmotte elle ne peut intervenir sur le blog (je suis la seule). Par contre elle le peut sur la page google.
      Bonne vacances

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  7. Coucou ! j'y vais un peu à l'aveuglette aujourd'hui avec les liens.
    Qu'est-ce que celui-ci va donner ? S'il ne convient pas, Adamante, tu le supprimes sans état d'âme. J'en essaierai un autre ! rire!!
    https://plus.google.com/u/0/communities/113267058372825198955/posts/102799708484490763564

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    1. Pour la Vieille Marmotte : Je viens d'expliquer à Adamante pourquoi il y a eu ce hiatus, bien sûr je ne voulais pas mettre mon adresse mail mais mon adresse du blog, il y a eu confusion sur toute la ligne, désolée

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  8. Merci à toutes. Ce soir un nouveau texte est arrivé, celui de Jill. Bonne lecture, j'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à vous lire. Et n'oubliez pas, un jour un texte sur les herbes, pour début octobre. À chacun sa page ici.

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  9. OUPS ! Merci Adamante de voir avec Marine D.la question du lien que tu donnes sous son texte. Il me semble qu'il y a confusion dans son esprit sur "qui PEUT faire quoi, et Où"
    De retour à Parie ?
    Bonne fin de semaine !

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    1. Grâce à toi j'ai enfin compris ce qu'elle voulait. J'ai fait comme toujours un copier-coller de son envoi mel. Je n'ai pas vérifié ce qu'elle avait mis après sa signature. J'ai déjà beaucoup à faire avec cette connection difficile mais je ferai attention désormais. Je rajouterai son adresse blog ce soir. J'ai déjà enlevé l'adresse mel.
      📍Il serait préférable que le mel ne soit pas noté à la suite du texte...

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  10. Soif !

    Ce matin, elles respirent mes herbes ;
    Sèches et cassantes, jusque là,
    Elles crissaient de soif sous le pas.
    Ce matin, elles jubilent,
    Abreuvées, enfin !
    Le brin plaqué comme le cheveu au sortir du bain,
    Vaillantes, elles ont traversé l’été si sec,
    En leur cœur sans vitalité,
    Toutes recroquevillées.
    Réduites à leur essence,
    Elles concentraient jusqu’à leurs odeurs,
    Ce matin, elles respirent mes herbes!
    Enfin, il pleut à verse.

    Samedi 9 septembre 2017
    Serge De La Torre
    https://instantsdecriture.blogspot.fr/

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    1. Ma reprise est difficile. Je ne pense pas avoir reçu ce beau texte sur l'adresse mel de l'herbier.
      Amicalement

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  11. Une pluie de poésie semble tomber aussi sur l'herbier.Bon signe, signe du retour de la vie, du retour d'une vitalité mise à mal par les rigueurs de l'été.

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  12. Tu as raison, il aurait été dommage de ne pas inscrire ici le texte de jill.
    Merci à tous pour les mots offerts.
    Merci à toi pour ces pages.
    Passe une douce journée.

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  13. Que de belles choses amassées sur ces pages (je parle en dehors de ce que je bafouille et répète): diverses entre elles comme les régions de France.
    Chaque brin d'herbes est unique.
    C.G. Jung luttait pour faire valoir que dans les sciences de l'homme, ce n'est pas ce qui est commun, seul, qui compte, mais que c'est ce qui est unique qu'il faut entendre.
    Il se fichait de savoir qu'en moyenne les pierres de ses allées faisaient environ 3,46 cm de diamètre. Il savait qu'aucune n'avait cette mesure et que ce qui lui tenait à cœur était d'y voir la brisure de l'une, la tache de l'autre, la marque d'un roulis ou l'empreinte fossile d'un végétal sur la prochaine.
    Le sujet ne compte presque pas, mais ce que dix personnes en disent est ce qui importe, ce qu'elles disent en commun et surtout la façon singulière de dire des choses autres à partir d'un même objet .
    L'originalité, ce n'est pas l’ego exacerbé qui ne singularise qu'en apparence, mais l'unicité assumée d'une expérience de vie toujours unique et solitaire dans un entrelacs d'échanges et de liens, l'unicité assumée d'un regard sur les choses.
    Merci à tout le monde, merci à chacun, chacune.

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Merci de vos commentaires, ici et sur nos blogs respectifs. Adamante