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mardi 16 avril 2024

Pour la page 233

 

Paul Sérusier - Incantation-le bois sacré - 1891 DR



Pour le 6 mai 2024 - mise en ligne le 5 mai - 20h30


Paul Sérusier né le 9 novembre 1864 à Paris et mort le 7 octobre 1927 à Morlaix est un peintre postimpressionniste français, associé au mouvement des nabis.






Je vous invite aussi à découvrir le blog de Jack 
qui a ajouté sa participation page 232










dimanche 14 avril 2024

LA PAGE 232

 

Photo ABC




Patte de sorcière



Il y a, dans mon jardin, secret,

Une sorcière

A la peau de crapaud

Aux ongles vernis

Elle vient y cueillir, à la lune pleine,

De la Mandragore

De l'Armoise

De l'Aconit

De la Jusquiame

De la Belladone

De la Livèche

De l'Aïl, du Souci...


Magie verte

Rite et croyance

Elle y voue sa vie...


Et moi, vous me trouverez

Sur la place du marché

A vendre ses potions et compagnie

En flacons qui ne laissent planer aucun doute...


Vous avez besoin d'un sortilège,

D'une diablerie, d'un maléfice,

Salem et moi pour vous servir...


Les badauds s'y pressent

S'amusent à m'entendre conter

De fausses histoires,

Moi, je vends du remède de grand-mère...


Potion en flacon

pour les p'tits bobos légers

Tout, tout pour la toux






 

Rencontre printanière :

 


    J’avais toujours entendu dire que tous dinosaures étaient éradiqués de la planète terre… J’eus vent que bien accroché sur un mur de ferme s’agrippait cependant, depuis des siècles, le squelette de l’un d’entre eux.

    Ma curiosité fut si forte que j’entrepris des recherches pour trouver où je pourrai observer ce phénomène étrange. Ma quête fut longue et obstinée, tant le lieu est gardé secret… Si je finis par le découvrir, je serai bien en peine de vous y mener. J’y fus conduite par un mystérieux hasard lors d’une de mes nombreuses escapades aventurières et aventureuses, sans carte ni boussole.
    Était-il Tyrannosaure, sauropode, théropode, ou autre tanystropheus ??? Mon ignorance en la matière se révèle trop grande pour l’élucider… Mais quelle ne fut pas ma stupeur quant à mon approche, d’une de ses mains articulées, il fit jaillir des griffes pointues et menaçantes.

    Croyez-moi ce n’était point un rêve ! Bouche bée, yeux écarquillés, je restais statufiée devant ce colosse vivant et préhistorique…

    Depuis cet instant, je me demande où et quand l’horloge du temps m’avait-elle permis de remonter ?
    Aussi bizarre que peut paraître la chose, j’en affirme sa véracité, confirmée par les clichés que j’en ai rapportés.

 

en contes et légendes 
gravés sur un mur de pierres 
ce printemps m’envoute



ABC

 



 

Surgie de sa caverne

 

    Surgie de sa caverne, une sorcière emplie de mauvais sentiments, abreuvée de philtres nauséabonds, étale ses doigts crochus, tordus, perclus, les ongles injectés de sang à la recherche d'une proie...



Cinq petites fées 
chapeautées de paille fleurie
du printemps le symbole


sous le grand cerisier blanc
chantent avec les oiseaux



    L'univers continue de tourner, le soleil de déployer sa lumière inébranlable, les enfants de jouer, les hommes de lancer des bombes, les cœurs de s'endurcir, les familles de se désespérer...
Qui saura éloigner le mal, par quel miracle et nous ouvrir les portes du paradis ?

Puisque tu le peux
enfant aux yeux d'azur
danse nous cette ronde


emplie de résilience
change ce monde en bleu


                    Marine DUSSARRAT


                                                                             Bob Dylan




 

                   
Une main squelette

 
Une main squelette
venue d'outre-tombe
Vernis de ses ongles


rose à rouge sang
en griffes acérées


prêtes à la colère ?
Le long des tiges inertes


saisons enfuies en mille morts
la sève, la vie, un nouveau cycle



©Jeanne Fadosi, mardi 9 avril 2024
Fadosi continue

 

P.S. J'admire sincèrement et toujours en silence les participations des brins, que ce soit sous les photos ou en mode choral. Sauf que je ne peux plus commenter sur les blogs de Blogger.



 

 

 



 Terreur 



           agressif j'assume 
           doigts d'une tête chenue
           bourgeonnant encore 




           





La main du diable



la main du diable
suspendue au décor
tous tremblent de peur


les chênes restent impassibles 
ils en ont vu d'autres



la nature espiègle
se joue de ses pouvoirs
nous sommes si petits


cette main surprenante
nous délivre un message



Balaline






            
  

Paroles de bourgeons



    Ah ! naître dans la douceur d'un hiver n'est pas si agréable, nous en perdons la boussole ! Nous, pauvres bourgeons ! Cet hiver est plein de vicissitudes car  cette douceur inhabituelle est souvent suivie d'une période de gel tardive, qui nous fait poindre.....mais, en rasant terre !



la douceur déboussole
les rameaux ploient en hiver
bourgeons sur la neige


ils éclosent  en beauté
défiant le sol gelé

 

    Fort heureusement, nous avons la vie dure car la vie pleine d'espoir triomphe toujours !



nos nez colorés
reniflent la neige en poudre
notre sève vit-


vibrations de couleurs tendres
la nature en renouveau

 

    En éclatant, nous faisons naître toutes les promesses du Printemps..



corset éclaté
la sève nouvelle est née-
grands éclats de rire


des petits moments de grâce
enjolivant le Printemps

 

    Et bientôt, nous dévoilerons les fleurs printanières  dans toute leur splendeur.



bourgeons frémissants
sous leur corset vert anis
de riants calices



    Nous justifions ainsi la pensée de Charles Péguy  :
"Les bourgeons sont l'expression de la vie ".

    Le tendre bourgeon symbolise en effet, pour Péguy,  l’espérance : 
« Et ma petite espérance n’est rien que cette petite promesse de bourgeon qui s’annonce au fin commencement d’avril. »  
Quelque chose de fragile, qui ne va pas de soi, qui étonne —  « Ça c’est étonnant »  « cette petite espérance qui n’a l’air de rien du tout. »  



Claudie Caratini (sans blog - commentaires ici) - Le 12/04/2024



 




La belle et la bête


 

Le soleil chauffe agréablement l’atmosphère d'une belle matinée d'avril. Les oiseaux, occupés à leurs amours, chantent dans tous les coins.

Édelinne avance lentement, profitant à plein de tous ses sens: les trilles et gazouillis, les couleurs des fleurs, les mille et une nuances du vert printanier et les parfums. Ah! Toutes ces odeurs sont si enivrantes après le long hiver. C'est une jeune brune aux yeux pervenche, grande, élancée, teint halé et joues roses, se moquant bien de sa beauté. La chevelure libre légèrement emmêlée, elle se promène, droite et sereine, dans sa petite robe grise élimée aux poignets, balançant à bout de bras son panier  d'osier. Connaissant la forêt comme sa poche, la bachelette** chemine cueillant ici quelques agarics*, là de l'ail des ours, plus loin des feuilles d'oseille, d'arroche***, de menthe et autres plantes aux vertus médicinales. De quoi préparer la soupe, ainsi que des tisanes digestives et des emplâtres. Soudain, à droite, s'élève du cœur obscur de noisetiers un gémissement.


- Qui est là? interroge-t-elle alarmée.


    Seul un geignement lui répond. Immobile, la jeune fille, tout en patientant, tente de percer cette ombre ténébreuse. Lorsque, dans un fracas de branches brisées, une patte griffue apparaît, suivie d'une grosse tête écailleuse aux yeux dorés brillant de larmes.


- Mais... qu'est-ce-que...  s'étonne Édelinne.

- Moi... avoir mal, se plaint en reniflant le nouveau venu.

- Un dragonnet ! s'exclame la cueilleuse tout en s'élançant vers lui.

Pauvret ! Montre-moi. Ah ! je vois une grosse épine plantée entre deux coussinets. Ne bouge pas. Hop! Voilà! C'est fini, sourit-elle, tout en lui caressant la sommet du crâne.

- Merci, gronde le jeune animal. Moi... avoir dette, ajoute-t-il, découvrant deux canines  fort aiguisées.

- Je t'en prie. C'est avec grand plaisir que je rends service.


    Le monstre juvénile tente deux pas prudents. Rassuré, il ouvre ses ailes translucides, puis s'envole gracieux et rapide. Édelinne le suit du regard, éblouie. Elle qui croyait cette race éteinte.


douceur printanière-

parmi la nature en fête

la belle et la bête





 * agaric:  semblable à un champignon de Paris , mis à part que ses lamelles sont roses.
** bachelette: jeune fille ( au Moyen âge)
***  arroche: annuelle de la famille des épinards, cultivée depuis le Moyen âge jusqu'au 19 ème siècle .









La belle chevalière 

 

Au printemps, il arrive parfois que je m’égare entre deux averses. Un simple rayon de soleil m’invite à batifoler par les bois et par les prés.

Je musarde, m’ensonge et m’en vais patauger dans la boue nourricière qui englue les chemins de la liberté. 


bottes en caoutchouc

quelques slurps de terre glaise

rencontre insolite


Qui est là ?  Voilà que je glisse et me retiens à quelques branches qui se trouvent près de moi, j’ondule. Ces branchages trop souples ne me sont pas d’un grand secours. Je refuse de prendre la main qu’un monstre aux griffes vernies de rouge semble me tendre.  Je recule effrayée, glisse encore, me rétablis enfin et l’observe. 

La Dame car je n’en doute pas c’est une Dame, s’est mise sur son trente et un. Elle a beau être un monstre elle n’en est pas moins coquette. Elle est là, à prendre la pose, à moins qu’elle n’attende que le vernis de ses griffes soit totalement sec pour bouger. Ma frayeur ne l’a pas vexée, et elle ne me semble plus aussi menaçante que je le craignais de prime abord.  

Je commence même à la trouver belle, avec ses phalanges protégées d’une cuirasse. C’est une chevalière sans doute, venue du fond des âges pour me mettre devant une question existentielle : de nous deux qui est la bête ?  


  
maux de l’apparence
et du jugement rapide -
une pie jacasse.



Adamante Donsimoni - 11 avril 2024 


 

Ceci signifie : Herbier

 




Une surprise en passant

la participation de Jack à découvrir et à féliciter

Bienvenue sur la page Jack et à très bientôt.